Juin 1951 - n° 082

L’inutilité plus apparente que réelle de la Ligne Maginot en 1940, l’effondrement du mur de l’Atlantique et la résistance limitée de la ligne Siegfried d’une part, et d’autre part le développement des troupes aéroportées et de « l’artillerie » à bord des avions (rockets) sont à l’origine de l’indifférence qui se manifeste en France à l’égard de la fortification. D’aucuns pensent même que celle-ci n’a plus place dans la guerre moderne. Sans doute, avait-on accordé à la fortification permanente un pouvoir excessif et l’on comprend la désillusion de ceux qui avaient mis, en la ligne Maginot, une confiance quasi mystique. Lire les premières lignes

  p. 623-637

Il est curieux de constater combien la guerre de Corée a complètement transformé les idées que l’opinion publique et même certaines sphères officielles se faisaient de la guerre depuis la fin des hostilités en 1945. Lire les premières lignes

  p. 638-654

Pour des raisons budgétaires, de nombreux crédits d’investissement aussi bien dans la Métropole que dans les territoires d’Outre-Mer ont été supprimés. Parmi les crédits dont le rétablissement voire l’augmentation paraissent devoir s’imposer prochainement, tant du point de vue de l’économie générale de l’Union Française que de celui de la Défense Nationale, figurent en bonne place ceux que nécessite l’achèvement des travaux entrepris en Afrique pour relier par voie ferrée la Méditerranée au Niger et irriguer le Delta Central de ce grand fleuve. Lire les premières lignes

  p. 655-669

Sous le titre « La vérité sur notre puissance aérienne », le général Hoyt S. Vandenberg, chef d'État-Major de la United States Air Force, a fait paraître l'article suivant dans la grande revue Saturday Evening Post du 17 février 1951.

  p. 670-683
  p. 684-695

J’ai lu en son temps, comme tous les habitués de cette Revue, le remarquable article du général Laffargue, paru en mars 1950, et relatif à « la revanche du barème en 1940 ». Je l’ai lu avec d’autant plus de plaisir qu’il concordait entièrement avec les réflexions que j’avais faites depuis fort longtemps sur l’ensemble de ce sujet. Lire la suite

  p. 696-699

Dans un article intitulé « Tour d’horizon stratégique » de la Revue de Défense Nationale d’août-septembre 1950, l’auteur, examinant les forces militaires en présence au début d’un éventuel conflit entre la Russie et ses satellites et les puissances du Bloc occidental, fait état des 35 000 hommes de l’Armée suédoise du temps de paix. Ce chiffre est à la fois trop élevé ou trop faible : trop élevé si l’on fait le bilan des forces dites de couverture, prêtes en tout temps à intervenir immédiatement et qui n’existent pas en Suède, trop faible si l’on fait la somme des forces de qualité qui peuvent être mises sur pied en quelques jours et qui ne doivent pas être méconnues. Lire la suite

  p. 699-700

Nous extrayons d’une lettre portant ce titre les intéressants passages qui suivent : Lire la suite

  p. 700-701

Chroniques

Le 22 avril 1951, onze jours après la révocation du général MacArthur, les forces sino-coréennes ont déclenché, dans les secteurs ouest et centre du front de Corée, l’offensive attendue. Cinq jours durant, une dizaine d’armées chinoises, appuyées d’artillerie, se sont efforcées de rompre le dispositif allié. À l’ouest, après un franchissement de vive force de la rivière Imjin, une attaque concentrique s’est développée en direction de Séoul. La menace dans le secteur centre s’est portée en direction de Chuncheon et de la rivière Pukhan. Devant les percées initiales réalisées par l’ennemi, les forces des Nations unies, sous le commandement du général James A. van Fleet, récemment nommé à la tête de la VIIIe Armée, ont mené victorieusement une défense élastique sur grands fronts. Par une habile combinaison de replis sur des positions préparées très à l’avance et de contre-attaques immédiates, et malgré le mauvais temps qui a gêné l’appui au sol, elles ont endigué l’ennemi en lui infligeant de lourdes pertes. Dès le 29 avril, les attaques nordistes pouvaient être considérées comme enrayées. Au cours de ces replis, le Gloucester Battalion [British Army], qui avait été encerclé, n’a pu se dégager qu’aux prix de lourds sacrifices. Après son échec, l’ennemi a rompu le contact, et les forces des Nations unies ont peu à peu reconquis le terrain qu’elles avaient cédé. Le 7 mai, elles réoccupaient la ville de Chuncheon. Au milieu du mois de mai, le front avait repris la physionomie qu’il avait le 15 mars. La résistance sino-coréenne s’affirmait dans le secteur centre et d’importants mouvements sur les arrières laissaient présager la reprise possible de l’offensive dans ce secteur. Lire les premières lignes

  p. 702-706
  p. 706-711
  p. 711-716
  p. 716-720
  p. 720-723
  p. 724-727

Bibliographie

Édouard Perroy, Roger Doucet et André Latreille / Georges Lefevre, Charles-Hippolyte Pouthas et Maurice Baumont : Histoire de la France pour tous les Français. Des origines à 1774. T. I T. II  ; Librairie Hachette, 1950 ; 507 et 512 pages - Edmond Delage

Cet ouvrage est original par sa concision ; il est en effet intitulé Histoire de France pour tous les Français et est rédigé « par les historiens spécialistes de chaque époque ». C’est dire que cette nouvelle histoire de France, venue après tant d’autres, est destinée au grand public, mais ce millier de pages n’en est pas, pour cela, dépourvu de valeur scientifique car les auteurs, groupés pour la réalisation de ce plan, sont des maîtres en leur domaine et la grande tradition de Lavisse est ici respectée. Du reste, la recherche historique est trop vaste. Chaque époque exige une compétence trop spéciale pour qu’un seul auteur puisse se flatter de pouvoir traiter avec une autorité suffisante l’histoire d’un pays comme le nôtre dans toute son étendue. Lire la suite

  p. 728-729

Attilio Tamaro : Due anni di Storia : 1943-1945  ; Tosi, 1948; 608 pages - F. D.

En trois forts volumes in-quarto de 600 pages environ chacun, l’auteur, ancien consul général à Berne de 1932 à 1943, irrédentiste de l’autre avant-guerre et historien de Trieste et de la Dalmatie, s’est proposé de peindre le tableau d’ensemble d’une des époques les plus tragiques, les plus sanglantes, les plus confuses qu’ait vécues l’Italie. L’ouvrage qui s’ouvre sur le récit du coup d’État du 25 juillet 1943, s’achève sur un chapitre intitulé Il Calvario, consacré à la liquidation du régime néofasciste et à ce que l’auteur appelle la « reddition » finale – que d’autres plus conformistes nomment « libération » – de l’Italie. Lire la suite

  p. 729-729

Robert E. Sherwood : Le mémorial de Roosevelt. T. II : Roosevelt chef de guerre  ; Éditions Plon, 1950 ; 504 pages - Edmond Delage

Le second tome de cet ouvrage capital commence à la foudroyante surprise de Pearl Harbour et c’est toute l’histoire de la guerre, telle que la mena Franklin D. Roosevelt jusqu’à sa mort, qui renaît ici grâce aux notes que le fidèle Harry Hopkins prit ou conserva sur les blocs à en-tête de la Maison-Blanche et sur ses nombreux aide-mémoire. C’est donc un ouvrage absolument essentiel pour la connaissance du Haut Commandement allié et, avant tout, pour le rôle que joua le Président américain. Il revit sous tous ses aspects, et on ne peut se défendre d’une véritable admiration pour la somme des responsabilités et des travaux qu’il assuma avec tant de courage et de bonne humeur. Nous voyons également, dans ses rapports les plus intimes, évoquées l’amitié étroite et la solidarité totale qui l’unirent au grand chef britannique Winston Churchill. Lire la suite

  p. 729-730

Paul Crouzet : Et c’est le même ciel bleu  ; Éditions Didier, 1950 ; 268 pages - Edmond Delage

« Et c’est le même ciel bleu », cette citation empruntée à Sainte-Beuve par Paul Crouzet, inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale, évoque son village natal du Languedoc au cours de la guerre. Il en a été le maire dévoué et passionné ; il a vécu avec lui les moindres péripéties du petit drame aux cent actes divers vécus par tant de villages français au cours de la grande tragédie. De cette accumulation de petits détails notés avec autant d’objectivité que d’humour et de talent se dégage, pour l’historien, la silhouette du village moyen, avec ses passions, ses petitesses, mais aussi son dévouement. Contribution sans doute modeste à la grande histoire, mais sans laquelle celle-ci resterait incomplète, voire incompréhensible.

  p. 730-730

Georges Hersent : Les hydrostrades de l’avenir  ; Musy frères et CICP, 1950 ; 356 pages - Edmond Delage

L’ancien président de la Société des ingénieurs civils et de l’Académie de Marine, le grand constructeur de ports et de travaux publics en France et à l’étranger, a laissé, comme un testament, ce livre auquel il avait voué ses dernières forces physiques et intellectuelles. Il y pose le problème des transports, français et européens, sous leurs formes les plus variées, et dans l’esprit le plus moderne. Il les conçoit comme susceptibles d’apporter la satisfaction la plus substantielle aux besoins de l’économie moderne, en perpétuelle transformation. Il en préconise l’harmonisation et la coordination la plus parfaite possible. Lire la suite

  p. 730-731

Eugène Guernier : La Berbérie, l’Islam et la France  ; Éditions de l’Union française, 1950 ; 413 pages - Edmond Delage

Les deux tomes du livre que M. Eugène Guernier consacre à la Berbérie offrent une vaste matière fondée sur une large documentation et sont l’illustration d’une thèse d’après laquelle il existe en Afrique du Nord des éléments très importants d’origine berbère et berbérophone et que la politique française devrait tenir le plus large compte de cette constatation. En effet, l’auteur souhaite amorcer des contacts nombreux dans le domaine spirituel, réaliser l’union des cœurs entre Chrétiens et Musulmans, prélude d’une entente nécessaire et durable. Lire la suite

  p. 731-731

Étienne Romat : Corsaires nazis  ; Éditions « Les Deux Sirènes », 1950 ; 216 pages - Edmond Delage

Avec les mêmes méthodes et le même style alerte que dans ses ouvrages précédents : La guerre sous-marine en Atlantique, Au large de Malte, Batailles partout, Combats héroïques, M. Étienne Romat présente, à l’usage d’un très grand public de jeunes gens, des corsaires allemands peu connus mais si nuisibles pour la navigation alliée, les « raiders », lancés sur les océans et maniés au cours de la Seconde Guerre mondiale avec une audace et un manque de scrupules encore supérieurs à ceux qui avaient caractérisé les devanciers de la guerre 1914-1918.

  p. 731-731

Revue Défense Nationale - Juin 1951 - n° 082

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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