L'Union soviétique et le monde arabe
La guerre de l’été 1982 au Liban avec ses prolongements politico-militaires — la signature des accords libano-israéliens du 17 mai 1983 et l’installation de fusées SAM-5 soviétiques en Syrie —, les récents aléas du conflit entre l’Irak et l’Iran et l’annonce, le 19 mars dernier à Moscou, d’une entente de principe avec la Libye pour la conclusion d’un traité d’amitié et de coopération ont suscité ce commentaire quasi général : après leur échec au Proche-Orient, et notamment lors de la guerre israélo-palestinienne de l’été 1982, à l’occasion de laquelle ils firent preuve d’une « grande retenue », les Soviétiques opèrent un « retour en force » dans le monde arabe. C’était supposer qu’ayant abandonné leurs ambitions, ils en étaient partis, ce que d’aucuns ne manquent pas de contester.
Or, depuis l’après-guerre et plus précisément à partir des années 1950, la prépondérance de fait de l’Union Soviétique et des États-Unis dans les affaires arabes, et surtout celles proche-orientales, non seulement n’a cessé de se confirmer, mais s’est accompagnée de prétentions exclusives. C’est ainsi que le risque nucléaire, présent depuis 1967, le risque économique, surgi à l’automne 1973 avec l’utilisation, par les Arabes, de l’arme du pétrole, la livraison accélérée de matériels militaires aux pays dits du « champ de bataille », et plus récemment, une participation accrue des Américains dans l’élaboration du processus de paix israélo-arabe, ont accentué l’engagement, direct ou indirect, des deux Grands de l’Atlantique au Golfe.
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article