Nous avons ici une analyse de la Conférence de Stockholm qui est différente de celle que nous avons donnée dans notre numéro de juin sous la plume de Victor-Yves Ghebali. Elle cherche ici à éclairer le point de vue soviétique.
L'URSS et la conférence de Stockholm - Une question de confiance
Le déploiement des missiles intermédiaires américains sur le continent européen et la rupture — ou la suspension — de toutes les négociations Est-Ouest qui en a découlé, ont donné à la Conférence de Stockholm une importance politique qu’elle n’aurait peut-être pas eue en période de détente. Cette situation risque, au moins dans un premier temps, de réduire la marge de manœuvre des Européens face aux deux « Superpuissances », chacune ayant des préoccupations qui dépassent le cadre de cette Conférence (1).
À cette incertitude s’ajoutera une nécessaire adaptation aux conceptions de l’autre. Car, si les intentions occidentales semblent claires aux pays de l’Est, l’inverse ne paraît pas aussi certain. L’URSS a en effet toujours adopté, et ce depuis 1917 et de façon quasi-immuable, une approche globale du désarmement. L’appréhension par les Soviétiques de la Conférence sur le désarmement en Europe (CDE) n’échappe pas à cette règle. Si la CDE est reconnue comme étant liée au processus d’Helsinki, elle se rattache aussi à la conception générale du désarmement en vigueur en URSS, dont les mesures de confiance ne constituent qu’une infime partie.
De plus, force est de constater qu’à l’Est et à l’Ouest existent deux conceptions distinctes de la confiance qui sont susceptibles de s’affronter à Stockholm : qu’il s’agisse de la définition des zones d’application ou de la volonté soviétique de faire adhérer l’Ouest à des mesures plus « politiques » ou même rhétoriques que concrètes.
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