L'auteur a commandé il y a peu de temps la Force océanique stratégique (Fost) et les forces sous-marines : c'est dire combien il est au fait de la doctrine de dissuasion française. Des événements récents et diverses prises de position – en France comme à l'étranger – l'ont conduit à démontrer que cette dissuasion garde toute sa crédibilité, et la conservera encore longtemps si l'effort budgétaire nécessaire est soigneusement pris en compte dans une économie qui connaît et connaîtra des moments difficiles.
« Qui s'y frotte s'y tue » ou les perspectives d'évolution de la dissuasion française
Ce pourrait être le premier commandement ou la première idée-force de la dissuasion.
Le succès d’une politique de dissuasion est en effet dû à « l’achat » par l’agresseur du produit dissuasif qui lui est proposé. Par exemple, devant la coercition en puissance exercée par le chien sur le hérisson, « l’achat » de la boule piquante de celui-ci est concrétisé par les aboiements de celui-là, coercitifs certes parce qu’ils symbolisent et concrétisent la pression, mais approbateurs du marché qui lui est proposé.
Nous pourrions résumer ceci en disant : la dissuasion est un produit acheté en permanence par un agresseur potentiel ; ce produit, pour être efficace, doit être bon, inaltérable, bien géré et bien vendu, c’est-à-dire perçu comme tel ; c’est à travers les sens et l’esprit de l’acheteur qu’il faut vérifier la qualité du produit qu’on lui vend. Enfin, c’est le dissuadé qu’il faut convaincre : « mettez-vous à sa place pour juger votre produit ».
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