Évoquant tous les problèmes d'armements, de surarmement, de prolifération nucléaire, de stratégies à scénarios divers et variés, qui semblent être la préoccupation majeure des hommes en cette fin de XXe siècle, alors que des millions d'êtres meurent de diverses faims, l'auteur nous invite à hausser le niveau de la réflexion et à réaliser combien il est devenu vital pour « l'humanité de se penser comme une » : l'arme nucléaire oblige la communauté humaine à se poser la question de sa survie, mais elle peut être, par l'effort de pensée collectif, la chance de cette survie.
Ombre, alibi ou paravent ?
Depuis l’échec consommé et bien oublié de la session extraordinaire de l’ONU sur le désarmement (1), les deux dernières années ont vu fleurir de multiples déclarations, manifestations et prises de positions autour de cette question. Cette amélioration de la prise de conscience des problèmes posés par l’armement de notre planète laisse néanmoins une impression de malaise, confirmée par le blocage régulier de toute négociation sur ce thème, car elle paraît incomplète, partielle voire partiale, et fait douter de notre capacité à résoudre ce qu’après tout les esprits les plus aiguisés de l’humanité n’ont pas réussi depuis des millénaires. Le travail de tous y est néanmoins nécessaire et l’ambition de ces quelques pages est simplement de rappeler certaines données en dehors desquelles il n’y a guère de chances de progresser, avant d’insister sur ce qui fait le cœur apparent de toutes les discussions actuelles : les armes nucléaires qui, au-delà de l’ombre qu’elles rayonnent sur le monde, servent peut-être d’alibi pour les uns et de paravent pour d’autres, préparant pour l’homme un avenir plus terrifiant que les effets proprement matériels d’une vitrification éventuelle.
Sur quelques données
Dans la ronde infernale des scénarios et romans-catastrophes en tous genres qui nous inondent, les armements tiennent la place principale voire unique, comme si l’effroyable difficulté des situations internationales (2) pouvait être réduite à ce seul facteur. La déception s’ensuit inéluctablement. Parmi les milliers de variables intéressant ces affaires retenons ces quelques observations, même si elles sont parfois décourageantes :
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