Le sous-marin dans les deux guerres mondiales
Le 22 septembre 1943, les petits midget submarines anglais de 30 tonnes parvenaient à mettre hors de combat le cuirassé allemand Tirpitz, au mouillage dans un fjord de Norvège, à l’aide de mines portées. Cent cinquante ans plus tôt, le Nautilus de Fulton avait les mêmes ambitions vis-à-vis des vaisseaux de l’an 1800. Après une évolution considérable de tout le matériel naval, que peut bien signifier cette coïncidence ? Que s’est-il donc passé en cent cinquante années de navigation sous-marine et au cours de deux guerres mondiales où des centaines de sous-marins ont été employées en opérations ?
Il faut bien avouer que le Nautilus de Fulton était fort sommaire et on dut attendre l’année 1881 pour que le premier véritable sous-marin, celui de Drzewiecki, vît le jour en Russie. Puis, en 1893, ce fut le Gustave-Zédé français de 266 tonnes et le Plunger américain de 65 tonnes, tous deux porteurs de torpilles, car l’arme rêvée du sous-marin était née dans l’intervalle.
Le Gustave-Zédé, construit en bronze, propulsé par un moteur électrique alimenté par une batterie d’accumulateurs, avait atteint 10 nœuds en plongée pendant quelques minutes. Armé d’un tube lance-torpilles de 450 mm, avec deux torpilles de réserve, il démontra sa qualité d’engin de guerre le jour où, en exercices, il fit « but » sur le cuirassé Magenta marchant 10 nœuds. Mais son faible rayon d’action, limité par la capacité de la batterie d’accumulateurs en faisait un sous-marin de défense rapprochée des ports ; c’était là un emploi bien restreint.
Il reste 95 % de l'article à lire