Présentation
Le 17 avril dernier, le Comité d’études de défense nationale a tenu, avec le concours de la Fondation pour les études de défense nationale, une réunion-débat sur le sujet : RITA, réseau intégré de transmissions automatique.
À cette occasion, ont pris successivement la parole : M. Pierre Mayer, vice-président du Comité et présidant la séance en l’absence du général Jean Richard ; le général Deygout, inspecteur des transmissions de l’Armée de terre ; l’ingénieur général Vitry, sous-directeur à la direction de l’électronique et de l’informatique ; M. Pirotte, ingénieur chez LMT ; M. Boisseau, ingénieur chez Sintra ; M. Grange, ingénieur chez Thomson ; enfin, M. Heisbourg, directeur général adjoint de Thomson International.
Les textes ci-dessous ont été écrits, pour la plupart, à partir de l’enregistrement des différents exposés.
Ce débat sera consacré au réseau intégré de transmissions automatique, le RITA. Son acquisition par les États-Unis est la plus importante jamais réalisée par ce pays pour un système militaire de conception européenne. Son coût est de 4 milliards de dollars. Cette affaire illustre d’autre part une coopération industrielle dont l’équilibre est souvent malaisé de part et d’autre de l’Atlantique selon le concept du « two ways street » ; le succès de Thomson, étape nouvelle après celui de la Snecma et de la General Electric avec le réacteur CFM-56, concrétise une évolution significative et fort souhaitable. D’autre part, il confirme la pertinence d’une stratégie dirigée par l’industrie française des armements vers les États industriels et nos grands partenaires, un peu moins vers le Tiers-Monde et notamment le Tiers-Monde pétrolier.
Le succès de RITA a, de surcroît, été acquis dans un environnement extrêmement compétitif, dans des secteurs exigeant de hautes technologies et face à la concurrence du système britannique Ptarmigan. L’affaire paraît enfin avoir été le fruit de la persévérance et de la synergie de plusieurs partenaires à la fois publics et privés des deux côtés de l’Atlantique depuis les années 60. Cela est fort instructif pour l’avenir.