Politique et diplomatie - Terrorisme : la manœuvre extérieure
Jamais le meurtre ne sera à mes yeux un objet d’admiration et un argument de liberté ; je ne connais rien de plus servile, de plus méprisable, de plus lâche, de plus borné qu’un terroriste.
Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe)
Ce titre, tout lecteur du général Beaufre l’aura immédiatement décelé, n’est pas de notre cru. Dans son « Introduction à la Stratégie », il désigne ainsi les moyens de toutes sortes dont use l’adversaire pour faire pression sur notre volonté et amoindrir notre détermination. Quelles que soient ses méthodes (prises d’otages, embuscades ou attentats), le terrorisme s’inscrit de toute évidence dans une machination d’envergure et le fait que la France en soit la cible privilégiée n’est sans doute pas sans signification. Si les connexions sont parfois malaisées à détecter ou à établir, le doute n’est guère permis sur l’existence réelle d’une manœuvre extérieure. Encore convient-il avant tout de clarifier le langage.
Car, bien plutôt que de l’imprévoyance ou de la sottise des hommes, nos erreurs découlent de l’influence du langage. Victor Hugo voulait coiffer le dictionnaire du bonnet rouge ; à notre époque, fertile en guerres de libération, nous avons été conduits à le lire à la lueur des luttes d’émancipation. Les actions terroristes de l’Irgoun, des Palestiniens, du FLN en Algérie, voire de l’IRA nous habituèrent à classer toute guérilla dans la perspective d’une revendication nationale. Mais peu à peu, ces mouvements accusèrent une dérive idéologique que le vocabulaire ne prit pas en compte.
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