Nous sommes abondamment informés sur les capacités technologiques des pays occidentaux ; par contre, dans le domaine des techniques de pointe, comme dans bien d'autres d'ailleurs, nous sommes loin de connaître avec précision les performances des pays de l'Est. L'auteur s'est livré à une étude sur la microélectronique en Allemagne de l'Est (RDA) et nous en fait une synthèse. On notera combien les méthodes du « régime » ne peuvent conduire qu'à des résultats souvent médiocres.
Science et défense - La microélectronique en République démocratique allemande (RDA)
Depuis 1980, la République démocratique allemande a porté tous ses efforts sur les industries à croissance forte travaillant pour l’exportation. La politique industrielle structurelle a donc consacré la plus grande partie de ses investissements à l’exploitation de toutes les possibilités de la technologie moderne et au développement des secteurs de pointe aux dépens le plus souvent de secteurs entiers de sa technique industrielle traditionnelle. Bien qu’elle se soit trouvée handicapée au départ par une industrie déséquilibrée ainsi que par l’absence de matières premières et de ressources énergétiques, la RDA, bien avant de devenir un État socialiste, possédait une infrastructure industrielle qui lui a permis, en s’appuyant sur le savoir-faire de son secteur secondaire, de devancer ses partenaires du bloc soviétique.
Ainsi, son niveau industriel en fait un partenaire précieux pour l’URSS. D’une part pauvre en ressources naturelles, elle achète à l’Union Soviétique l’essentiel de ses matières premières et des sources d’énergie qu’elle importe, mais d’autre part elle se trouve être le premier fournisseur des Soviétiques dans le domaine des produits manufacturés et des biens d’équipement (il faut cependant remarquer que les exportations est-allemandes ne comptent que pour 11 % dans les importations soviétiques, alors que les échanges soviéto-est-allemands représentent 35 à 40 % du commerce de la RDA). De plus, le commerce extérieur représente 25 % du PNB de la RDA alors qu’il n’est que de 5 à 6 % de celui de l’URSS. Il est clair que l’exportation est le secteur clé de l’économie est-allemande.
Puisque, de toute évidence, la RDA ne peut vivre sans échange extérieur pour payer ses achats en produits de base et qu’elle doit combler le déficit de sa balance commerciale avec son partenaire, on peut penser qu’elle est, et sera pour plusieurs années, contrainte de produire des biens qu’elle peut exporter dans le cadre de ses obligations envers l’URSS et même envers le Comecon tout entier. Mais la RDA possède des atouts qui lui permettent d’occuper, malgré tout, une place de choix vis-à-vis de l’URSS.
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