L'auteur fait ici un large tour d'horizon des différents « périls » qui apparaissent, clairement ou confusément parfois, sur la Planète. Il insiste justement sur ce qu'il nomme le « péril blanc », conséquence des ébranlements qui menacent notre société par ses « contradictions, ses perplexités et ses insuffisances autodestructrices ». Ses arguments sont sujets à discussion, sans doute, mais méritent toute notre attention.
La palette des périls
Le soi-disant péril « vert » de l’islam qui gronderait à nos portes ne nous masque-t-il pas d’autres réalités au moins aussi préoccupantes (1) ? Le monde développé de l’Occident est entouré de groupes humains dont il ne peut ignorer les besoins, les tendances, les aspirations, le dynamisme mais aussi les rancœurs plus ou moins justifiées à son encontre ; il se doit de considérer ces ensembles politiques et culturels répartis à travers le monde comme des partenaires, s’il est encore capable de vivre notre époque dans une perspective constructive, ou comme de véritables menaces, des périls, s’il se recroqueville dans les nostalgies du temps, point si lointain, de sa domination incontestée. Dans le langage familier qui est d’ailleurs devenu celui des médias, certains groupes humains sont repérés grâce à une couleur caractéristique liée, soit à un signe anthropologique plus ou moins approximatif comme la couleur de la peau, soit à un signe culturel chargé lui-même d’une valeur symbolique. Nous nous sommes donc permis de recourir, nous-mêmes, à cette image chromatique comme pour illustrer un propos de nature essentiellement géopolitique.
Quelle chance pour l’Occident de survivre alors qu’il n’a plus les moyens de s’imposer à un monde dont le développement constitue un objectif à la fois vital mais quasi utopique ? En Afrique, nous voici face au péril « noir » ; en Asie du Sud, au péril « brun » ; en Extrême-Orient, au péril « jaune », dénoncé, quant à lui, dès le début du siècle… Enfin, ce même Occident a vu naître, en son sein, ce péril « rouge » qui le menace depuis la révolution d’octobre mais qui est en butte lui-même aux autres périls précédemment évoqués. Dans ce monde complexe aux menaces multiples et parfois contradictoires, l’impuissance de l’Occident à les conjurer ne reflète-t-elle pas en elle-même une dégénérescence que l’on pourrait, pour le coup, qualifier de péril « blanc » ?
Les échecs du développement
Il revient, mais en partie seulement, au monde développé de coopérer au progrès économique du Tiers Monde et au maintien — ou au retour — de la paix au sein de celui-ci, les deux phénomènes étant d’ailleurs liés. Mais certaines décisions relèvent des responsables des pays du Sud auxquels ceux du Nord ne pourraient se substituer que dans l’hypothèse, exclue par définition, d’une recolonisation.
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