L'auteur nous livre le fruit de ses réflexions sur la coopération militaire franco-allemande après 25 ans d'heurs et malheurs divers. Actuellement, même si est ressentie une réelle volonté d'entente, il faut reconnaître que la situation des deux pays n'est pas comparable, et l'accord Reagan-Gorbatchev n'arrange rien !
25e anniversaire du Traité de l'Élysée : quelques réflexions sur une coopération
Qui aurait pu croire, le 8 mai 1945, que l’affrontement des nationalismes français et allemand, qui avait dominé soixante-quinze ans d’histoire de l’Europe, allait faire place, en quelques années, à un rapprochement des deux États, des deux nations, qui semblent non seulement ne plus jamais devoir s’opposer, mais s’harmoniser pour en arriver à l’alliance suprême, celle d’une défense commune !
Après 1945, même si le premier acte diplomatique européen de l’après-guerre, aujourd’hui oublié, a été le traité de Dunkerque, signé le 4 mars 1947, entre la Grande-Bretagne et la France, désignant encore l’Allemagne comme l’adversaire possible, c’est de tout autre chose qu’il s’agit : de la mainmise progressive et menaçante pour tout le continent, de l’un des deux plus puissants vainqueurs, l’URSS, qui va occuper une partie considérable de l’Europe. Les deux pays sont désormais liés par la même menace : la menace soviétique, mais pour autant, tous les problèmes ne sont pas supprimés.
L’idée généreuse, sans doute trop en avance sur son temps, celle de la Communauté européenne de défense (CED) présentée par le président Pleven en octobre 1950, signée le 27 mai 1952, a buté en 1954 sur un nationalisme français politiquement faible mais sociologiquement encore fort. La tentative a tourné en une dramatique querelle au sein même des Occidentaux. Elle a sombré en France, après des péripéties et des polémiques restées historiques, lors du vote de l’Assemblée nationale, le 30 août 1954. La France d’alors était divisée en « cédistes » et « anticédistes », il faut s’en souvenir pour ne pas reposer la question dans les mêmes termes. La CED reste un moment important des relations France-Allemagne. La contrepartie de cet échec fut l’élargissement du traité de Bruxelles à l’Allemagne par la création de l’Union de l’Europe occidentale, le 23 octobre 1954 et l’entrée, la même année, de la RFA dans l’OTAN.
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