L'auteure étudie la situation des Philippines et particulièrement celle de la présidente Cory Aquino confrontée à une armée dont le rôle politique est prépondérant et qui peut faire basculer le pays dans le chaos.
Le rôle politique de l'armée aux Philippines
Le 7 février 1986, Corazon Aquino affronte Ferdinand Marcos lors des dernières élections présidentielles philippines ; le 15 février, les deux candidats se proclament vainqueurs en s’accusant mutuellement de détournement de votes. Les Philippines plongent dans une période d’incertitude politique qui ne se terminera qu’avec l’intervention franche et massive de l’armée au profit de Corazon Aquino.
Le 22 février en effet, à l’issue d’une guerre psychologique intense avec les officiers loyalistes, le ministre de la Défense Enrile et l’ancien chef des forces armées Ramos se retranchent au ministère de la Défense, puis au Camp Crame. Ils accusent l’ex-président Marcos de fraudes électorales, d’intimidation et de violences meurtrières. Ils affichent leur soutien « sans failles » à Cory Aquino. Dès lors, civils et religieux rejoignent leurs rangs dans un vaste élan populaire. Le 24 février, Marcos proclame en vain l’état d’urgence alors qu’Enrile annonce la formation d’un gouvernement provisoire dirigé par Aquino.
Simultanément, le secrétaire d’État américain, George Schultz, en visite à Manille, reconnaît que la situation intérieure est contrôlée par les partisans de Mme Aquino. Après avoir rencontré les principaux chefs de l’armée nationale sans qui la révolution pacifique et démocratique de la dame en jaune n’aurait pas eu lieu, les États-Unis soutiennent le nouveau président.
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