L'auteur présente une synthèse de l'évolution des structures et des équipements de l'Armée de terre au cours des vingt-cinq dernières années. Dans un cadre historique, il nous fait part de ses réflexions sur les divers et profonds changements intervenus, et insiste sur le caractère indispensable que revêt la poursuite de l'effort de modernisation de nos forces.
L'Armée de terre de 1960 à 1988
Après la fin des opérations en Algérie et le retour des dernières unités en 1964, l’armée de terre est entrée dans un processus de réorganisation et de modernisation qui se poursuit encore aujourd’hui. Les effectifs globaux sont passés de plus de 700 000 hommes à moins de 300 000, l’articulation générale des forces a été plusieurs fois remaniée, leur équipement largement valorisé.
Pendant ces vingt-cinq dernières années, la continuité de la politique de défense de notre pays a été affirmée dans son principe. De ce fait, les missions générales de l’armée de terre n’ont pas varié dans leur définition qui procède du maintien de l’indépendance nationale ainsi que des engagements de la France vis-à-vis de ses alliés en Europe et outre-mer. Par contre, le fait nucléaire, marqué par le développement de la force nucléaire stratégique et l’apparition de l’arme nucléaire tactique, ainsi que les applications militaires de nouvelles technologies telles que l’informatique, le laser, l’infrarouge, ont considérablement influencé l’évolution de l’armée de terre, qu’il s’agisse de l’organisation, des matériels, de la doctrine, de l’instruction et de l’entraînement des unités.
Au seuil de la décennie 1960-1970, l’objectif principal fixé à l’armée de terre a été la constitution d’un corps blindé mécanisé comprenant 1 500 chars moyens, doté d’armes nucléaires tactiques, élevé puis maintenu à un niveau opérationnel comparable à celui des forces du Pacte de Varsovie et de l’OTAN. Associé aux forces aériennes tactiques, ce corps blindé mécanisé forme l’outil majeur d’action en Europe, capable d’intervenir aux côtés des Alliés ou en dernier recours aux frontières, avant la menace d’emploi des forces nucléaires stratégiques. La deuxième capacité impartie à l’armée de terre a concerné la sécurité générale du territoire en liaison avec la gendarmerie, en particulier la protection des installations de la force nucléaire stratégique. La troisième a porté sur l’action extérieure, la moins dépendante du fait nucléaire mais aussi la plus sollicitée pendant cette période.
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