Les réflexions de l'auteur sur des sujets délicats sont toujours d'une grande richesse et nous permettent de voir plus clair dans le jeu inextricable des relations internationales. Ici, il aborde le thème particulièrement difficile mais très actuel et permanent qu'est la crise, et nous amène à en découvrir toutes les facettes.
La psychologie de crise
De temps à autre les sociétés humaines sont secouées par des événements graves qui, apparus à tel ou tel point de la planète, ont de larges répercussions dans le gouvernement des peuples ou dans les rapports entre ceux-ci. Les plus récents sont les crises libanaise et tamoule, les menées terroristes, le conflit du Golfe, la tempête boursière. L’étude de cette sismique sociale révèle l’importance dans les processus de déclenchement, d’aggravation ou d’apaisement des crises, de ce qui se passe dans l’esprit des hommes, au sein des masses comme chez ceux qui les dirigent.
L’être humain est fait pour vivre dans l’aléatoire, celui que lui imposent la nature et ses semblables, celui que lui crée son propre cerveau, instrument de sa liberté et donc auteur de détermination et d’indétermination à la fois. Son comportement raisonné se fonde sur la perception toute relative que ses sens et sa réflexion lui permettent des caractères de son environnement, particulièrement des risques et des chances qu’il comporte. Les mêmes principes s’appliquent dans les rapports entre les peuples, chacun d’entre eux étant créateur d’incertitudes et d’inquiétudes pour les autres : l’aggravation et la précipitation de l’aléatoire international sont des caractéristiques de l’époque contemporaine, qui mettent à l’épreuve l’esprit public et lancent des défis renouvelés aux gouvernements.
Catastrophes naturelles, conflits sociaux, ruptures économiques, affrontements politiques sont qualifiés de crises lorsqu’ils sont perçus comme tels par leurs contemporains, c’est-à-dire lorsqu’ils rompent le sentiment de sécurité qu’entretiennent le respect de l’ordre établi et la prévision raisonnable du proche futur. C’est assez dire que le caractère principal de mainte crise est d’agir sur la mentalité de ceux qui la ressentent.
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