L'auteur, ancien président du Comité économique de l'Otan, s'interroge, lui aussi, sur les actions et motivations de M. Gorbatchev. En économiste émérite, il nous présente et nous montre ainsi les dangers qu'entraînerait un effondrement de la situation économique déjà très dégradée de l'URSS.
Échanges Est-Ouest : vers un nouveau printemps ?
Rappelons-nous. Voici 15 ans, à la veille de la conférence d’Helsinki, les relations Est-Ouest battaient leur plein, on allait vers la détente, le développement des échanges. C’est l’inverse qui s’est produit. Après cette conférence, ce ne fut pas le dégel, mais bien le retour au froid, cependant que la voix des avocats des échanges Est-Ouest se faisait de plus en plus faible.
Aujourd’hui, avec l’arrivée de M. Gorbatchev sur la scène mondiale et les différents accords sur le désarmement nucléaire, déjà signés ou en cours, entre les États-Unis et l’Union Soviétique, voici que la sève recommence à circuler dans les rameaux quelque peu desséchés des échanges Est-Ouest. L’histoire va-t-elle se répéter ? Or quelque chose de fondamental a changé dans les relations entre les États-Unis et l’Union Soviétique ; les rapports de forces ne sont plus les mêmes qu’il y a près de 20 ans.
La rupture des années 80
Quinze années, en effet, représentent une très longue période dans la vie d’une nation. Subtilement, même s’il faut un recul considérable pour l’apprécier, des nations, ou des groupes de nations surgissent dans le peloton de tête, d’autres se laissent dériver vers la queue du classement. Il en va de même pour les États-Unis et l’Union Soviétique. Il y a 15 ans, à la veille de la conférence d’Helsinki, s’il était admis que les États-Unis conservaient une supériorité relative face à l’Union Soviétique, il était également considéré que les deux pays appartenaient à la même catégorie de superpuissances, à la fois sur les plans économique et militaire. 15 ans après, en est-il toujours de même ?
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