Un demi-siècle
En mai 1939 – il y aura bientôt cinquante ans – paraît le premier numéro de la « Revue des Questions de Défense Nationale ». Celle-ci se propose, dans une livraison mensuelle, « d’attirer l’attention sur les grands problèmes qui, à des titres divers, intéressent la défense nationale et sollicitent le concours de toutes les activités… »
Le numéro de juin 1940 est dernier de ce premier effort. Le drame de l’heure interrompt pour cinq ans rédaction et diffusion, et une « nouvelle série » ne renaît qu’au mois de juillet 1945, sous le même titre d’abord, puis très vite sous celui simplifié de « Revue de Défense Nationale ». L’ambition, formulée en des termes nouveaux, demeure dans le fond semblable à la première : « Remuer des idées qui puissent servir aux constructions de l’avenir ».
Désormais éditée par une association soumise à la loi de 1901, la revue demeure, à travers les armées, étrangère à tout engagement politique ou religieux, et le changement de titre en 1973 n’affecte pas les préoccupations générales. Sous le titre allégé de « Défense Nationale » la publication demeure, comme le précise un sous-titre significatif, vouée à la présentation et à l’étude des « problèmes politiques, économiques, scientifiques et militaires ». Un souci « défense » inscrit une évidente unité de préoccupation dans les articles nombreux et variés des onze livraisons annuelles. Sans doute des ambitions, espérances ou inquiétudes marquent-elles diversement la présentation de problèmes que colore parfois de façon inégale la passion ou la raison. Mais l’examen du dernier cycle de douze mois, dans la variété humaine des réflexions, traduit un désir simple et profond à la fois : fournir un témoignage de vérité dans la connaissance des faits et des idées qui marquent aujourd’hui la vie internationale, et contribuer à la qualité de leur interprétation comme à la recherche de jugements ou de décisions de sagesse en matière de défense.
À l’aube d’un cinquantenaire, il est permis d’espérer la réalisation de ces vœux, pour le plaisir de tous les membres du Comité d’études de défense nationale.
Pour la joie de tous nos lecteurs à qui je souhaite, comme à la revue elle-même et à tous ceux qui l’aident, une bonne année 1989. ♦