L'Europe de 1993 nous contraindra-t-elle à remodeler notre configuration administrative ? Le débat s'est ouvert, ces derniers temps, sur la nécessité d'agrandir nos régions pour les placer sur un pied d'égalité avec celles des autres pays de la Communauté. Nous en revenons ainsi à la thèse de M. Jean-Jacques Servan-Schreiber qui préconisait, au début des années 1970, une Europe des régions.
Politique et diplomatie - États, Europe, régions
L’Europe de 1993 nous contraindra-t-elle à remodeler notre configuration administrative ? Le débat s’est ouvert, ces derniers temps, sur la nécessité d’agrandir nos régions pour les placer sur un pied d’égalité avec celles des autres pays de la Communauté. Nous en revenons ainsi à la thèse de M. Jean-Jacques Servan-Schreiber qui préconisait, au début des années 70, une Europe des régions. Si son analyse n’avait pas la solidité qu’il pensait y avoir mise, à coup sûr elle n’innovait en rien.
En 1931, des revues comme Esprit et L’Ordre nouveau avec Denis de Rougemont prônaient déjà, à l’instar de la « Jeune Droite » (1), une confédération des régions européennes afin d’affranchir l’homme tout à la fois du nationalisme, du capitalisme et de l’oppression communiste. Une spéculation que motivaient des considérations éthiques plutôt qu’économiques, comme c’est aujourd’hui le cas.
L’histoire nous enseigne que tout ce qui a été rassemblé peut fort bien se désagréger. La figure du monde change, praeterit figura huius mundi. La France nous paraissait toutefois avoir été forgée dans un alliage sans fissures. Faute de la légitimité historique dont nous privèrent la Révolution et le principe des nationalités qui en découla, nous nous sommes accrochés au sentiment irréductible de notre unité et à l’idée confuse qu’il ne pouvait y avoir de décalage entre nationalité et État. Il était impie de songer que l’édifice pût se défaire, même au sein d’une confédération européenne. Nous étions jacobins et le composé français nous semblait d’une cohésion à toute épreuve. Il n’en va plus de même aujourd’hui et chacun s’applique à théoriser sur la plasticité du monde et particulièrement du Vieux Continent.
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