Études et enquêtes - L'évolution démographique de part et d'autre du rideau de fer
La rivalité qui, en raison de la politique soviétique, oppose malheureusement les nations du Pacte Atlantique à l’Union Soviétique et à ses satellites provoque sans cesse des études comparatives des potentiels économiques ou militaires, présents et à venir, de ces deux groupements de pays ; par contre on chercherait vainement, à notre connaissance, une étude du même genre portant sur les potentiels démographiques de ces deux groupes de nations.
En effet, le grand travail exécuté pendant la guerre sur « la population future de l’Europe et de l’Union Soviétique » par l’Office de recherches démographiques de l’université américaine de Princeton ne porte pas sur les nations anglo-saxonnes d’Amérique et d’Océanie ; en outre, datant de près de dix ans, il ne tient compte ni des pertes en vies humaines subies par les belligérants pendant la deuxième guerre mondiale, ni des modifications de frontières postérieures à 1938, ni du relèvement imprévu de la natalité survenu pendant ou après la guerre dans la plupart des pays de l’Europe occidentale. Il n’est donc utilisable que très partiellement. On ne peut qu’être surpris de constater cette absence d’études de la démographie comparée des deux groupes rivaux de nations de race blanche, car leur puissance démographique est un des éléments essentiels de leur force totale, et son évolution peut, selon ce qu’elle sera, contribuer grandement à maintenir ou à rompre l’équilibre fragile qui permet aujourd’hui de maintenir la paix en Europe.
La raison principale pour laquelle aucune étude d’ensemble n’a été faite, jusqu’ici, d’une question présentant un si haut intérêt est certainement que l’U. R. S. S. ne publie plus, depuis vingt-cinq ans, de statistiques concernant le mouvement de sa population, c’est-à-dire le nombre de ses naissances et de ses décès, et que plusieurs de ses satellites suivent, depuis peu, son exemple. Les démographes sont en effet des statisticiens : ils ont horreur de s’avancer sur un terrain peu sûr et répugnent à émettre des pronostics pouvant être démentis par les événements.
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