Mai 1952 - n° 092

En définissant l’effort français en mesures américaines, ne risque-t-on pas de diminuer le rendement qu’on doit en attendre ? Parmi les nombreux problèmes que soulève l’organisation de la défense atlantique, il en est un dont l’importance ne saurait être contestée, puisqu’il touche à la conception même de la défense : celui de la mise en place du dispositif. Et, dès qu’on l’aborde, on ne peut pas manquer d’être frappé par une idée simple : la situation stratégique de la France (et de ses voisins continentaux, Allemagne comprise, le cas échéant) est essentiellement différente de celle de la Grande-Bretagne et a fortiori des États-Unis. Lire les premières lignes

  p. 499-506
  p. 507-522

En modifiant un peu une phrase célèbre, on pourrait dire : « Peut-être n’est-il pas trop tôt pour parler déjà d’eux. » « D’eux, » c’est-à-dire de certains événements de 1940. Il n’est pas trop tôt en effet, plus de dix années s’étant écoulées depuis cette époque. Le temps, souverain maître, a commencé à faire son œuvre. Les esprits ont repris un relatif équilibre, et les passions se sont quelque peu calmées... Lire les premières lignes

  p. 523-534
  p. 535-549
  p. 550-560

La mise en état de défense de Varsovie au début des hostilités (septembre 1939) avait été ordonnée par le généralissime Rydz-Smigly. Il était, en effet, nécessaire de protéger la ville contre les raids de blindés allemands qui avaient réussi à pénétrer sur les arrières de nos armées ; il était d’autre part indispensable de tenir les passages de la Vistule à Varsovie et à Modlin, afin de permettre le repli de nos forces engagées à l’ouest du fleuve. Lire les premières lignes

  p. 561-570

La rivalité qui, en raison de la politique soviétique, oppose malheureusement les nations du Pacte Atlantique à l’Union Soviétique et à ses satellites provoque sans cesse des études comparatives des potentiels économiques ou militaires, présents et à venir, de ces deux groupements de pays ; par contre on chercherait vainement, à notre connaissance, une étude du même genre portant sur les potentiels démographiques de ces deux groupes de nations. Lire les premières lignes

  p. 571-584

Le 8 mai, Jour de la Victoire, deux maréchaux de France ont été créés. L'un, Leclerc, vivra dans l'histoire comme le libérateur de Paris et de Strasbourg ; l'autre, Juin, comme un des triomphateurs de la campagne d'Italie et l'un des principaux organisateurs de l'organisation militaire des peuples libres. La Revue de Défense Nationale dont il a, étant chef d'état-major générale de la Défense nationale, favorisé la renaissance, a le grand honneur d'avoir en lui le président de son Comité consultatif. ♦

  p. 585-585

Chroniques

  p. 586-592
  p. 592-598
  p. 598-603
  p. 603-607
  p. 608-611
  p. 611-614
  p. 614-618

Bibliographie

Michael Prawdin : Genghis Khan  ; Édition Payot, 1951 ; 231 pages - Edmond Delage

Ce livre sur Genghis Khan est un des meilleurs qui ait été publié par les Éditions Payot dans leur Bibliothèque historique. Il expose la vie du plus grand conquérant de l’histoire, créateur d’un empire qui allait de l’océan Pacifique à la Méditerranée, de la taïga sibérienne à l’Himalaya. On sait que Genghis Khan lança ses fils et ses Mongols sur les États voisins et, en particulier, sur la Russie. Il détruisit vingt royaumes et des dizaines de millions d’hommes. Mais ce qui reste encore valable et qui mérite d’être étudié par de grands spécialistes de l’art militaire, ce sont les conceptions brutales, simplistes, mais géniales, du grand chef nomade qui, peut-être inconsciemment, appliquait déjà les meilleures règles de la stratégie par laquelle sont remportées les victoires décisives. ♦

  p. 619-619

Lutz Koch : Rommel  ; Éditions Corrêa, 1950 ; 272 pages - Edmond Delage

Ce livre sur Rommel par un journaliste allemand connu donne du chef de guerre germanique une idée complète, aussi bien psychologique que professionnelle. Nous sommes ici en présence d’une personnalité particulièrement énergique, animée du désir naturel chez un militaire, à quelque nation qu’il appartienne, de faire triompher la cause de sa patrie. Lire la suite

  p. 619-619

Winston S. Churchill : Marlborough, sa vie et son temps. T. II  ; Éditions Robert Laffont, 1950 ; 599 pages - Edmond Delage

Le tome II, traduit sous la direction d’Armand Pierhal, de l’œuvre consacrée à Marlborough, sa vie et son temps, par Winston S. Churchill, confirme la première impression que nous avait laissé le tome I : Churchill n’est pas uniquement un homme d’action, mais un historien militaire de grande valeur. Lire la suite

  p. 620-620

Collectif : Encyclopédie politique de la France et du monde. T. I et T. II  ; Éditions de l’Encyclopédie coloniale et maritime, 1950 ; 359 et 399 pages - J. D.

Cette nouvelle édition prouve le succès de cette importante publication. Mise à jour et augmentée, elle répond véritablement aux besoins du moment présent. Les études dont elle se compose et qui émanent des représentants éminents du monde savant montrent l’origine et le développement des principaux problèmes qui préoccupent l’opinion. Une esquisse rapide de l’histoire politique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours conduit, dans le premier volume, jusqu’aux révolutions industrielles dont nous subissons les conséquences. On assiste à la formation des institutions politiques françaises, à la vie des partis. Lire la suite

  p. 620-620

Heinz Guderian : Erinnerungen eines Soldaten  ; Kurten Vowinckel Verlag, 1950 ; 464 pages - Edmond Delage

Le livre du général Guderian intitulé Souvenirs d’un Soldat est extrêmement intéressant. Il décrit, avant tout, la campagne de Pologne et de France. En ce qui concerne cette dernière, le récit est centré autour de la marche triomphale de la Ire Division blindée et du franchissement de la Meuse. Puis l’auteur passe à la description de la campagne à l’Est. Il ne tarda pas à diverger profondément des conceptions du commandement suprême. Il critiqua, notamment, la décision d’Hitler d’interrompre l’offensive contre Moscou et de lancer le groupe d’armées du centre contre l’Ukraine et la Crimée. Le 25 décembre 1941, Guderian, absolument opposé à son chef, le feldmarschall von Kluge, était limogé pour douze mois. Il note, pendant l’année 1943, une confusion extrême quant aux conceptions relatives aux armes blindées et, notamment, le plan – qu’il considère comme insensé – de construire des chars de 100 tonnes. Lire la suite

  p. 620-621

Gerald Wendt : L’énergie atomique et la bombe à hydrogène  ; Éditions Julliard, 1951 ; 209 pages - Henry Freydenberg

L’auteur, ancien disciple de Mme Curie, est connu en Amérique pour ses travaux sur le tungstène, ses cours et conférences dans les facultés de Chicago et de Harvard. Il présente, sous une forme accessible à tous, les éléments de l’énergie nucléaire. Sous sa plume, électrons, neutrons et protons, rayons alpha, bêta et gamma prennent des significations imagées. Anticipant sur un avenir éloigné, M. Wendt présente l’énergie nucléaire comme devant remplacer avantageusement les combustibles qui s’épuisent rapidement au rythme actuel et doter l’humanité d’avantages considérables, déjà en partie réalisés, mais encore plus escomptés, en particulier par l’utilisation des isotopes et des corps rendus radioactifs. Lire la suite

  p. 621-621

Joachim Shultz : Die lezten 30 Tage  ; Steingrüben-Verlag, 1950 ; 132 pages - Edmond Delage

Ce livre est le premier d’une collection de documents relatifs à l’histoire contemporaine. Lire la suite

  p. 622-622

« La Réunion 1951 » in Marchés coloniaux du monde, numéro spécial  ; (préface du président Sarraut et M. Bechoff, préfet de l’île), 1951 ; 140 pages - Edmond Delage

Ces numéros spéciaux que publie, de temps à autre, la revue Marchés Coloniaux, ont une importance particulière et valent, à bien des égards, de véritables livres. C’est ainsi que l’on lira avec le plus grand profit celui réservé à La Réunion. Il envisage la situation actuelle et passée de cette vieille possession française sous tous ses aspects, aussi bien historiques que touristiques et économiques. On lira avec un vif intérêt les chapitres consacrés à la situation économique, aux difficultés que pose, à La Réunion, le problème de la surpopulation et, enfin, aux solutions et aux projets susceptibles de les résoudre. ♦

  p. 622-622

Général Jean Charbonneau : À la découverte de l’Afrique du Nord  ; Éditions touristiques et littéraires, 1951 ; 348 pages - Edmond Delage

C’est une formule nouvelle qu’applique ici le général Jean Charbonneau, de l’Académie des Sciences coloniales, en collaboration avec de nombreux spécialistes de qualité, tels que G. Audisio, le général Yves de Boisboissel, Jean Despois, Georges Hardy, Michel Thiout, E. Vatin-Pérignon. Ce guide d’Afrique du Nord est destiné au touriste lettré. Il contient à son intention tout ce qu’il faut voir et savoir. Le livre est divisé en deux parties. La première comprend de brèves et précises synthèses sur le pays, les hommes, le domaine des idées, les ressources, les réalisations déjà obtenues. La seconde ne décrit que les « hauts lieux », et laisse les détails aux guides antérieurs. Lire la suite

  p. 622-623

Donald McKay : The United States and France  ; Harvard University Press, 1951 ; 334 pages - Edmond Delage

Il est toujours intéressant de savoir ce que pensent, de la France, ses amis. Dans la collection dirigée par l’ancien Secrétaire d’État américain, Sumner Welles, le professeur Donald McKay, de l’Université de Harvard, qui a souvent séjourné dans notre pays, lui consacre un volume. En toute sympathie, mais aussi avec beaucoup d’objectivité, l’auteur passe en revue les aspects de la vie française. Il analyse en historien et en sociologue les difficultés qui sont nées au cours des périodes ayant précédé la guerre, mais surtout celles que cette dernière a fait surgir. Il dresse un tableau de l’ensemble de notre vie politique, mais c’est à l’économie que s’adressent ses remarques, à notre avis les plus pertinentes. Il reproche à notre industrie ses usines archaïques, ses investissements trop faibles, à notre agriculture son morcellement excessif. Il cherche à expliquer à ses compatriotes les raisons de certaines déficiences françaises, à commencer par le communisme. Lire la suite

  p. 623-623

Revue Défense Nationale - Mai 1952 - n° 092

Revue Défense Nationale - Mai 1952 - n° 092

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mai 1952 - n° 092

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.