L'auteur nous livre ses réflexions sur la situation au Cambodge depuis le retrait des troupes vietnamiennes, ainsi que sur les chances qu'a ce pays de retrouver une paix véritable. Malheureusement, un accord donnant satisfaction aux diverses parties intéressées ne semble pas aisé à définir à court terme.
Le Cambodge, depuis le retrait vietnamien
Après l’échec de la conférence de Paris et le retrait unilatéral des troupes vietnamiennes fin septembre 1989, il semble que toutes les parties au conflit soient tacitement d’accord pour laisser parler le canon au Cambodge. Le Vietnam espère que le régime de Phnom Penh résistera suffisamment bien et longtemps pour accroître sa crédibilité internationale, ce qui lui permettrait de ne pas négocier, ou bien de s’asseoir à la table des négociations en position de force. Quant au GCKD et à ses divers soutiens, ils espèrent que la résistance pourra prendre par les armes des gages territoriaux suffisants pour amener Phnom Penh au dialogue et obtenir des concessions significatives.
Depuis le retrait vietnamien — qui n’est plus contesté que par la résistance et la Chine —, un certain nombre d’observateurs et de responsables politiques se sont alarmés du risque de retour au pouvoir des Khmers rouges, encourageant ainsi les pays occidentaux à reconnaître de facto le régime de Phnom Penh et à faire pression sur les deux factions khmères non communistes pour qu’elles se démarquent de leur encombrant allié. Ce renouveau médiatique de la condamnation des Khmers rouges est en fait alimenté par une analyse « catastrophiste » de la situation militaire au Cambodge, qui anticipe un possible retour au pouvoir par les armes des « polpotistes ».
D’autres analystes, plus subtils et peut-être plus au fait de la situation réelle, considèrent que la « troisième force », celle des nationalistes, ayant échoué à démontrer qu’elle constituait une alternative crédible à un retour des Khmers rouges ou au maintien du régime de Phnom Penh, les pays occidentaux doivent choisir le moindre mal et nouer discrètement des relations avec le régime d’Hun Sen.
Il reste 94 % de l'article à lire