Parmi tous les bouleversements qui se sont produits à l'Est, l'aspiration des pays Baltes à l'indépendance n'est pas des moindres. L'auteur nous brosse une synthèse des avantages et difficultés que ces États rencontreront sur ce chemin de l'indépendance.
Quelles conditions à l'indépendance des pays baltes ?
Incorporés à l’Union Soviétique en 1940, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie entendent aujourd’hui recouvrer leur souveraineté. Les élections générales, qui se sont tenues en URSS durant la première moitié de l’année 1990, ont permis à des majorités indépendantistes d’accéder au pouvoir dans leurs républiques. Elles en ont aussitôt proclamé l’indépendance. La première à le faire a été la Lituanie (11 mars 1990) suivie par l’Estonie (30 mars 1990) et la Lettonie (4 mai 1990) (1).
L’URSS s’est jusqu’à présent refusée à envisager une éventuelle sécession balte. La crise soviéto-lituanienne du printemps dernier, où l’on a vu Moscou tenter de briser la volonté lituanienne en lui imposant un embargo énergétique, en fut le témoignage le plus extrême.
Cependant, le temps semble jouer contre le pouvoir soviétique. Tant en raison de leur histoire propre (l’annexion soviétique n’a jamais été reconnue par la communauté internationale) que de la détermination manifestée par les populations baltes, l’indépendance semble inéluctable à échéance de quelques années. Mikhaël Gorbatchev le sait bien. Mais à court terme, il ne peut accepter une telle éventualité. Au moins tant que les situations politique et économique internes ne sont pas stabilisées, il lui faudra en effet tenir compte de l’avis de son « opposition », qui l’accuse de brader les « acquis du socialisme », et surtout des cadres supérieurs de l’armée rouge pour qui la sécession balte est inadmissible.
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