L'évolution intérieure des pays de la péninsule
Traditionnellement, on divise cette région entre les États indochinois communistes (Laos, Vietnam et Cambodge) et les pays regroupés au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est qui ont une politique anticommuniste et qui se sont toujours efforcés d’avoir une diplomatie commune à l’égard des États communistes d’Indochine. Cette classification se modifie légèrement en ce moment, non seulement en raison de l’évolution intervenue depuis août 1988 de la diplomatie thaïlandaise, mais aussi parce qu’il est clair qu’en Asie du Sud-Est deux pôles de développement sont en train d’apparaître, l’un Singapour et l’autre la Thaïlande. Celle-ci a encore beaucoup de retard sur celle-là, mais a un avantage : Bangkok, autre centre de services et de développement, peut s’appuyer sur un arrière-pays, ce qui n’est pas le cas de Singapour.
On pourrait voir se développer des transferts de tâches et même une concurrence entre ces deux grandes villes. La Thaïlande est en retard sur Singapour et ne sera peut-être un « tigre » qu’en l’an 2000, mais, entre-temps, elle affiche nettement son ambition d’être la plaque tournante d’une éventuelle reconstruction des pays indochinois et, dans cette perspective, elle a l’avantage de la proximité.
En ce qui concerne les trois États de l’ancienne Indochine française, ce qui me préoccupe au premier degré est de savoir comment on peut sortir de ce bourbier qui est un peu le fruit d’une décolonisation manquée, de la guerre froide, et qui a fait que l’Indochine ne s’est pas développée comme d’autres pays de la région.
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