Rapports de forces militaires
Je me sens comme le chrétien au cirque face aux lions de l’actualité, car il faut être sans complexe pour oser traiter, quelques jours après la guerre du Koweït, des rapports de forces militaires dans la région du Golfe. Aussi, ferai-je face avec prudence en développant trois points : situer le Golfe dans le « stratomonde » dans lequel nous sommes entrés par la triple clôture physique, spatiale et médiatique, qui s’est instaurée depuis les années 50 ; préciser le rôle militaire tenu sur place par trois puissances extérieures à cette région ; analyser les acteurs régionaux eux-mêmes.
Ces deux dernières parties seront traitées non pas quantitativement, mais en fonction de cinq capacités générales : renseignement, information, transmissions ; commandement, organisation, conception ; projection de puissance ; logistique ; valeur des combattants ; toutes cinq sous-tendues évidemment par les capacités financières de ces États.
Golfe et stratomonde
Pour abréger cette première partie, en la simplifiant à l’extrême, je me limiterai aux données essentielles suivantes, à partir d’une carte de M. Eder Harrison de mars 1942 parue en 1944 aux États-Unis. Tout le monde la connaît, car elle a eu de nombreux enfants. Elle montre le caractère maritime d’un monde limité à cinq îles, avec trois charnières dont celle du Golfe est la plus fragile et la plus susceptible de remous depuis 70 siècles. Elle permet de faire apparaître également les 4 grands fournisseurs mondiaux de drogue qui ont un pactole de quelque 700 milliards de dollars à réinvestir, dont une part en armement : le Liban en est l’exemple local par excellence. Ajoutons quelques commentaires.
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