Les puissances régionales
Je tiens à préciser tout d’abord que je n’interviens pas es qualité et que je garde l’entière responsabilité de mes propos, issus de mon expérience passée comme actuelle. Le sujet que je dois traiter est très vaste, aussi ai-je été amené à articuler mon exposé sur certains thèmes que je considère comme significatifs ou fondamentaux pour la compréhension de l’après-guerre.
La psychologie, les perceptions qu’ont les opinions publiques, je dis bien les opinions publiques et non pas l’opinion publique, dans l’univers arabo-musulman sont importantes. Qu’elles soient justifiées ou non, qu’elles soient rationnelles ou non, qu’importe, elles constituent un facteur politique de première importance dans la mesure où elles conditionnent le comportement des gouvernements ou bien les déstabilisent. Bien entendu, ces perceptions varient d’un pays à l’autre, aussi bien par leurs origines que par leur intensité. En schématisant, on peut dégager quelques dénominateurs communs, quelques convergences.
Contrairement à une idée assez répandue dans les médias, les opinions de ces pays arabo-musulmans n’ont pas approuvé l’annexion brutale du Koweït. Autre méprise, Saddam Hussein n’a jamais été populaire dans le monde arabo-musulman, il n’a jamais été identifié à des hommes comme Nasser ou Ataturk. Certes, il a trouvé des défenseurs, il s’est acquis un certain respect au cours de la guerre, non pas parce que c’était Saddam Hussein, mais parce qu’il tenait tête à l’unique superpuissance du monde, et dans un univers où les humiliations et les frustrations sont bien ancrées, on apprécie un homme qui sait dire non à cette superpuissance.
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