L'auteur a déjà publié de nombreux articles dans notre revue. Faisant partie de l'équipe de direction du Centre d'étude des relations entre technologies et stratégies (Crest-École polytechnique) depuis sa création, il nous livre ici la synthèse des réflexions que lui inspirent les travaux qu'il a récemment menés à l'occasion de plusieurs études sur l'évolution souhaitable des forces armées en fonction des changements intervenus dans la situation mondiale.
Quelles armées dans un nouvel ordre international ?
Début mars 1991 : le conflit du Golfe vient de se terminer par le succès écrasant des forces coalisées, après quelques semaines de guerre aérienne et cent heures de combats aéroterrestres qui les ont opposées à ce que certains estimaient, avant les opérations, « la quatrième armée du monde ». En ce début d’année 1992, Saddam Hussein est toujours en place, et son régime semble encore tenir solidement l’Irak en main…
Mardi 20 août 1991 : des blindés de l’armée soviétique, ceux de régiments du KGB et des forces spéciales du ministère de l’Intérieur quadrillent Moscou, sans que l’on sache vraiment de quel côté penchent les unes et les autres des unités engagées, ni ce que sera à terme le destin du coup d’État « constitutionnel » ayant abouti la veille à la mise à l’écart du président de l’URSS. On sait ce qu’il en advint le lendemain… et les mois suivants.
Mercredi 25 décembre 1991 : le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau, symbole d’une Union Soviétique qui n’existe plus, est amené et remplacé sur le Kremlin par celui de la Russie. La présidence de la Communauté européenne, au nom de ses États membres, « constate qu’à partir de ce jour la Russie est considérée comme exerçant les droits et obligations de l’ancienne URSS, y compris ceux découlant de la Charte des Nations unies ». La fédération de Russie occupe au Conseil de sécurité le siège de membre permanent de l’ex-URSS…
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article