Puisque l'on célèbre le 5e centenaire de la découverte du Nouveau Continent, c'est l'occasion de présenter un bilan de l'action de l'OEA, l'Organisation des États américains, d'autant plus que son secrétaire général actuel, M. Baena Soares, lui a donné une impulsion heureuse.
Sommeil ou réveil de l'Organisation des États américains ?
Produit tard venu du panaméricanisme, l’Organisation des États américains est née après la Seconde Guerre mondiale pour répondre au souci de sécurité collective du Nouveau Continent. Un demi-siècle après la création de cette structure inspirée par la frayeur du moment, on peut se demander si cette organisation a été utile ou superflue. Le temps d’une réflexion sur ce sujet semble bien choisi. Ne vient-elle pas d’agrandir son cercle de famille avec l’adhésion du Canada, et de montrer une certaine volonté d’action dans les récents bouleversements qui ont affecté Haïti ?
L’examen de ses premiers pas, de ses diverses interventions et de ses mutations devrait nous permettre de constater si cette instance interaméricaine dort toujours d’un sommeil agité ou s’ébroue sous l’effet d’un réveil plein de promesses.
Sa naissance et ses premiers pas
Est-il besoin de rappeler que le grand Bolivar s’était déjà dépensé pour favoriser une Union des républiques américaines ? En 1826, il avait convoqué à Panama un congrès « amphictyonique » qui avait abouti à un échec. Malgré cette allusion à l’harmonie des groupements de cités grecques, il n’avait pas réussi à doter ses compagnons d’une largeur de vues suffisante ni à les empêcher de se disputer en permanence. Après la mort du Libertador, combien de luttes avaient éclaté le long des frontières entre les républiques soi-disant sœurs ! Il avait fallu attendre la fin du siècle pour que se cristallisât cette notion de panaméricanisme incluse en partie dans la déclaration de Monroe (1823). Sous l’instigation des États-Unis, la première conférence des États d’Amérique avait été créée pour stimuler leur coopération en matière juridique, financière et culturelle. Elle avait ouvert ses portes à Washington en octobre 1889, sous la direction du président Harrison, et avait été suivie régulièrement par beaucoup d’autres. Il est à remarquer que, dès les premières réunions, l’initiative nord-américaine pour proposer des résolutions s’était opposée à la résistance de certains pays, telle l’Argentine dressée contre le dynamisme de Washington.
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