Le 31 janvier dernier, à l’issue de la première réunion qu’il a tenue au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé au secrétaire général « d’élaborer une étude et des recommandations sur les moyens de renforcer la capacité de l’Organisation dans les domaines de la diplomatie préventive, du maintien et du rétablissement de la paix, et sur les moyens d’accroître son efficacité ». Le présent article s’inspire de ce rapport intitulé « Agenda pour la paix ».
Les ententes régionales et la construction de la paix
Depuis quelques années, le nouveau tableau du monde me fait penser à ces « paysages après la tempête » qu’affectionnait Gainsborough : il signalait bien, de-ci de-là, quelques brisures, mais l’essentiel était ailleurs, dans la lumière particulière des fins d’orage sur la campagne anglaise, et le sentiment que partout désormais régnait un air neuf. Profiter de cet air neuf, c’est aujourd’hui notre devoir, chacun le sent.
L’occasion qu’offre la nouvelle homogénéité du système international est si propice à l’action collective, et celle-ci paraît si nécessaire en maints théâtres de conflits, que l’opinion est de plus en plus impatiente de voir l’action internationale se déployer hardiment. Mesurons cependant les préalables que suppose un tel changement d’échelle quant aux moyens dont dispose l’Organisation universelle. Un rapport récemment soumis au Conseil de sécurité, intitulé « Agenda pour la paix », récapitule les propositions qu’il serait possible de mettre en œuvre, dans un avenir proche, afin de permettre à l’Onu d’accroître son rôle dans la prévention des conflits ou, lorsque ceux-ci ont éclaté, dans le rétablissement de la paix.
Parce que nos moyens sont et seront toujours limités, il importe de les utiliser tous ; or, il est un instrument qui, bien que l’actualité le mette souvent sur le devant de la scène, ne bénéficie guère de la réflexion théorique que son rôle croissant rendrait nécessaire : l’entente régionale. Mieux « penser » le cadre régional, et mieux l’utiliser : il y a là quelques voies à explorer qui permettraient de répondre, plus complètement que ne pourra jamais le faire un seul organisme, aux vastes attentes de tous ceux qui, à travers le monde, sentent que le nouveau paysage international est propice à la paix.
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