Après la Force d'intervention aéronavale européenne, voici l'Eurocorps, symbole d'une volonté de défense, malgré les obstacles et les réticences. Voici une excellente synthèse des questions que les Européens, donc les Français, sont en droit de se poser sur cette unité originale, et des réponses que l'auteur a bien voulu proposer : sa conclusion est très objective.
L'Eurocorps : mode d'emploi
La création du corps franco-allemand a été officiellement annoncée le 22 mai 1992. À l’heure actuelle, seuls les Espagnols et les Belges ont fait connaître leur intérêt pour cette initiative, à la fois audacieuse, mais encore incertaine.
Ne sous-estimons pas les faits : politiquement, l’eurocorps constitue un pas considérable. Pour la première fois depuis près de quarante ans, l’Allemagne s’apprête à penser les problèmes de sécurité et de défense en Europe, non seulement hors des structures de l’Otan, mais également hors de la sphère de compétence géostratégique de l’Alliance. Le verrou historique et psychologique qui scellait la politique étrangère et de défense de l’Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est en passe de sauter.
Les Britanniques et les Américains réagissent avec virulence au projet franco-allemand. Cela est compréhensible. L’Otan, en dépit des précautions de formes employées par les Allemands et les Français est « frappée ». Une brèche est ouverte ; elle ne remet pas en cause l’existence de l’Otan, mais elle appelle cet organisme à jouer, à terme, un rôle moins prédominant.
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