L’auteur, capitaine dans l’arme des transmissions, commandant la compagnie de transmissions de la 4e division aéromobile, est titulaire d’un DEA en histoire. Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir cette synthèse fort intéressante présentée par un jeune officier, d’autant plus que les questions de sécurité en Méditerranée – tout spécialement dans son bassin occidental – font l’objet de toute notre attention.
L'Espagne militaire en 1992
Cette année 1992 est celle de l’Espagne : exposition universelle de Séville, Madrid capitale culturelle de l’Europe, 500e anniversaire de la découverte du Nouveau Monde, jeux Olympiques de Barcelone… L’Espagne est au cœur de l’actualité mondiale. Membre de la CEE, désormais impliquée dans la vie et le concert des nations après des décennies d’un relatif isolement, elle se veut partout présente sur la scène internationale.
Qu’en est-il dès lors, en 1992, de l’institution militaire espagnole, l’un des deux piliers traditionnels du régime franquiste avec l’Église, régime appartenant désormais à l’histoire ? En effet, depuis 1975, date de la mort du « Caudillo », l’armée espagnole a connu une mutation considérable et encore inachevée, qui ne s’est pas faite d’ailleurs sans résistance chez certains militaires. D’une structure héritée de la guerre civile et privilégiant la lutte contre l’ennemi intérieur, les forces armées sont désormais un outil efficace et bien intégré au sein du système occidental de défense.
Pour mener à bien cette approche, deux volets essentiels sont à considérer : la refonte de la politique militaire au sein de la démocratie espagnole ainsi que la modernisation et la restructuration des forces dans un contexte financier difficile. Par ailleurs, il convient de souligner l’importance des relations militaires instituées entre l’Espagne et ses alliés. En quelques années, un véritable partenariat s’est ainsi établi, en particulier dans les industries de défense. Alors, Espagne 1992, une montée en puissance ?
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