La paix en Amérique centrale : voilà un thème que nous abordons depuis des années, et nous constatons que, petit à petit, cette paix fait effectivement son chemin. Encore faut-il bien noter que l’écroulement de l’URSS et du communisme y est pour quelque chose ! L'auteur est attaché parlementaire à l’Assemblée nationale ; il a vécu et travaillé au Salvador de 1988 à la fin de 1990 ; il prépare une thèse sur le conflit que ce pays a connu. Il était donc bien placé pour nous informer sur les conditions dans lesquelles s’instaure la paix dans cette petite république d’Amérique centrale.
Salvador : la construction de la paix
Depuis le 16 janvier 1992, le Salvador, marqué par une guerre civile de douze années, est en paix. Le gouvernement du président Cristiani et le Front Farabundo Marti de libération nationale, créé en 1980, sont arrivés à un accord, officialisé par la signature du traité de Chapultepec. Il fonde les principes d’un nouvel État, dont l’objectif primordial est la création d’un espace démocratique plus large qu’auparavant, grâce auquel une nouvelle organisation politique, économique et sociale pourra être bâtie.
Le schéma classique du temps de la guerre civile (1980-1992) n’a plus cours. Aucune des deux parties n’a remporté la victoire qu’elle appelait de ses vœux. La raison est la seule gagnante, après que chacun des deux partenaires-adversaires ont compris la nécessité de trouver un accord pour mettre un terme à un conflit qui n’avait que trop duré, provoquant la mort de 75 000 personnes. Après l’offensive de 1989, le gouvernement et le FMLN ne pouvaient qu’engager des négociations de fond aboutissant au traité de janvier 1992. Celui-ci est le résultat d’un processus qui a pu être mené à son terme après une révision constitutionnelle effectuée en 1991, portant sur l’armée, les systèmes électoral et judiciaire. Des garanties de renforcement démocratique donnant satisfaction aux deux parties permettaient de présenter un texte qui, une fois signé, entrait dans une phase de réalisation sous le contrôle de l’Onu, dont la mission était de vérifier le respect du contenu de l’application.
Certes, des difficultés subsistent. Cependant, la dynamique semble irréversible, d’autant plus que les causes principales de la guerre ont disparu.
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