Les grandes unités mécaniques en Pologne
Le Commandement allemand avait longtemps mis en doute la valeur réelle des engins blindés ; l’échec de la grande attaque des chars français dans les plaines de la Miette (16 avril 1917) l’avait confirmé dans son opinion et lorsqu’on lui présenta les chars construits par l’ingénieur Vollmer, le maréchal Hindenburg fit seulement la remarque suivante : « Ils ne serviront probablement pas à grand chose, mais puisque nous les avons, nous pourrons aussi bien les employer. » Les succès des tanks anglais à Cambrai (novembre 1917) et les lourdes pertes que les engins blindés firent supporter à l’infanterie allemande en 1918 lui montrèrent son erreur ; mais il était déjà trop tard pour qu’il lui fût possible de la réparer ; l’industrie allemande n’était pas en mesure de rattraper le temps perdu et, malgré ses efforts, l’Allemagne ne disposait que d’un nombre limité de chars, une cinquantaine tout au plus, lorsque l’armistice fut signé (1).
Les clauses du traité de Versailles ne permirent pas au Reich de donner des chars à sa nouvelle armée ; il put seulement renforcer ses divisions de cavalerie d’un groupe de mitrailleuses sur voitures blindées par régiment, et doter ses formations de Schutzpolizei de quelques autos-mitrailleuses sur roues.
Le souvenir du rôle souvent décisif joué par les chars en 1918 avait laissé cependant une impression si profonde dans l’armée allemande, que le Haut Commandement crut devoir apporter un soin particulier à l’étude de leurs conditions d’emploi, et prescrivit aux chefs de corps de toujours rechercher, au cours des manœuvres, les moyens de protection à utiliser pour mettre leurs unités à l’abri d’une attaque d’engins blindés.
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