À la suite de l'allocution du ministre de la Défense sur l'industrie de défense française, nous avons estimé judicieux de publier un article donnant les voies et moyens permettant de réaliser les réformes évoquées.
Adapter l'industrie de défense française
La restructuration de l’industrie européenne de défense est amorcée. Elle est importante par ses enjeux, elle est douloureuse par son ampleur. Cette crise est particulièrement ressentie pour deux raisons.
Depuis le début des années 70, s’est engagée une profonde transformation des industries occidentales, sous la pression d’évolutions économiques et technologiques. La sidérurgie, la construction navale, l’automobile, l’industrie textile, ont dû radicalement modifier leurs méthodes de travail, ajuster leurs capacités pour affronter le ralentissement de la croissance et la concurrence mondialisée. Les industries de défense ont été en partie épargnées par ce bouleversement, à cause de la poursuite d’un effort occidental d’équipement militaire face à la menace soviétique et des protections nationales dont ont bénéficié légitimement ces industries, mais aussi à cause du recyclage massif des recettes pétrolières du Proche-Orient dans des programmes d’équipement militaire. Alors qu’apparaissaient de nouveaux outils bouleversant les procédés industriels, les gains de productivité réalisés chaque année dans l’industrie française de défense sont restés modérés (2 % par an en moyenne). Aujourd’hui, même si certaines entreprises ont anticipé cette évolution, cette industrie doit à la fois adapter ses effectifs à son plan de charge et gagner en productivité.
À la contraction des budgets de défense se superpose une crise sans précédent de l’industrie aéronautique civile, qui avait pourtant été un champ naturel de diversification de l’industrie de défense, avec en Europe la montée des programmes Airbus.
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