L'auteur fut pendant six ans un membre puis un vice-président actif de notre conseil d’administration, et il anima avec une compétence inégalée tout colloque et tout dossier sur l’Allemagne et les relations franco-allemandes pour lesquelles il a beaucoup œuvré. Cet article sur les trente ans du traité de l’Élysée est intéressant, d'autannt que les préoccupations de l’époque actuelle auraient tendance à nous faire oublier.
Le Traité de l'Élysée, trente ans après
Il s’en est fallu de peu que 1993, dans l’histoire des relations franco-allemandes des quarante dernières années, ne soit marquée d’une pierre noire. Le trentième anniversaire du traité de l’Élysée, en janvier dernier à Bonn, s’est déroulé dans la monotonie. Bien sûr, on s’est félicité des résultats obtenus, on a exprimé la volonté de continuer ; mais le message de renouveau attendu n’était pas au rendez-vous.
Devant l’ampleur de la crise économique et les difficultés soulevées dans les deux pays par le traité de Maastricht, le ton était à la prudence. La crise monétaire de l’été dernier, par sa soudaineté, a été un choc brutal : hommes politiques et médias se sont interrogés sur l’avenir européen. Que restait-il des accords de Maastricht, fruits en grande partie de l’action concertée franco-allemande ? L’Union monétaire projetée était-elle morte ? Allait-on assister à la fin de l’entente franco-allemande ? Comment en effet régler les problèmes en cours : pré-accord de Blair House, négociation tarifaire ? Les pessimistes ont vu arriver l’automne d’un couple fatigué. Beaucoup pourtant voudraient que la crise nouvelle soit surmontée comme l’ont été tant de crises européennes du passé.
À tout le moins, les événements de l’été auront été un avertissement. Le moteur franco-allemand n’a pas explosé. Aucun des deux pays n’y avait intérêt, aucun ne le voulait. La crise actuelle, pourtant, était prévisible pour différentes raisons.
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