La gestion des personnels militaires a toujours été une affaire délicate, car elle doit concilier le « bien du service », c'est-à-dire le fonctionnement harmonieux de l'institution, avec le « bien des individus », donc leur satisfaction. L'auteur expose ainsi les règles qu'il lui semble indispensable de respecter dans le recrutement et la gestion des officiers, en particulier de ceux destinés à occuper les fonctions de haute responsabilité.
Le recrutement des hauts potentiels dans les armées
La conception d’un modèle de gestion des personnels découle de la nature de la mission, de la structure de l’organisme en termes d’emploi et de compétences et des options prises pour la gestion des « ressources humaines » (déroulement de carrière, formation…), éléments qui constituent la « politique du personnel ».
Deux logiques s’affrontent : celle des emplois et des compétences nécessaires pour les assumer — certains d’entre eux ont une importance stratégique pour la défense que ce soit sous l’aspect conduite des opérations ou sous celui de la gestion de « l’entreprise » ; ils ne peuvent bien évidemment être occupés que par du personnel de grande qualité ce qui suppose un système de sélection des élites — ; celle des individus leur permettant un déroulement de carrière harmonieux, un épanouissement personnel, des chances de promotion sociale ; cette logique est celle du traitement social.
Officier, pour quel office ?
Les armées ont besoin de techniciens, d’officiers capables de concevoir des matériels nouveaux, de gestionnaires de qualité, en tout point semblables aux cadres des entreprises ou grandes organisations. Cependant, elles ont aussi besoin d’officiers pour commander des unités de combat, et le commandement au combat nécessite des qualités particulières ; on peut être un bon technicien mais un mauvais meneur d’hommes ou un mauvais tacticien.
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