L'auteur, Chef d'état-majaor des armées (Céma), fait une synthèse de l'opération française Turquoise au Rwanda, mission type clairement définie dans le Livre blanc sur la Défense.
L'opération Turquoise
Turquoise, opération menée par la France, avec quelques-uns de ses alliés africains, au cours de l’été 1994, constitue à bien des égards l’une des missions types décrites dans les scénarios d’emploi des forces du Livre blanc sur la Défense : après projection par voie aérienne à 8 000 kilomètres de la métropole, engager une force interarmées significative dans une mission à but humanitaire.
Faire un bilan complet de cette intervention est sans doute prématuré, mais quelques mois après la fin de l’opération, les effets immédiats apparaissent clairement. Les massacres ont été arrêtés au Rwanda, la protection des populations a été assurée, le relais a été passé à la Minuar II dans les délais prévus. Turquoise a permis de sauver des milliers de vies humaines et d’éviter une nouvelle catastrophe en stabilisant dans la zone humanitaire sûre (ZHS) plus de deux millions de personnes qui, sans notre intervention, auraient fui au Zaïre et au Burundi et ajouté encore aux malheurs des populations durement éprouvées.
Décidée et lancée dans une situation de crise complexe et dramatique, placée sous le signe de l’urgence, cette opération difficile et lointaine présente aujourd’hui un bilan très positif. L’analyse de cette intervention doit nous permettre de préciser et de renforcer, pour l’avenir, un concept d’opération adapté aux actions à but humanitaire.
Il reste 92 % de l'article à lire
Plan de l'article