Partant d'une étude approfondie des caractéristiques essentielles de ce siècle finissant, l'auteur s'efforce de définir le nouvel ordre international que pourrait nous apporter le XXIe siècle.
La société internationale à l'aube du XXIe siècle
Quatre dates emblématiques symbolisent les grands tournants historiques du siècle qui s’achève : 11 novembre 1918, 8 mai 1945, 9 novembre 1989, 26 juin 1995. La première met un terme à la Grande Guerre, la deuxième scelle la fin de la Seconde Guerre mondiale, la troisième — la chute du mur de Berlin — clôt la période de la guerre froide et annonce la disparition de l’empire soviétique, la dernière nous rappelle la fondation, il y a cinquante ans, de l’Onu avec la signature de la Charte des Nations unies.
Il y a des siècles qui sont courts et d’autres longs, car il ne faut pas confondre le temps « chronologique » avec le temps « politique ». Le XVIIIe siècle est très bref : il débute en 1715 et s’achève en 1789. Inversement, le XIXe siècle est très plein : 1814-1914. Le XXe est politiquement très court : il commence par la Première Guerre mondiale et la révolution bolchevique de 1917 et se termine avec l’ouverture du mur de la honte et l’échec de la perestroïka de M. Gorbatchev en 1991. De même que le monde de Yalta ne ressemblait plus à celui né à Versailles vingt-six ans plus tôt, le monde de l’après-guerre froide n’a plus beaucoup de ressemblances avec celui de la guerre froide, né à Yalta et à Hiroshima il y a cinquante ans. Ces fractures, ces cassures et ces ruptures invitent à la réflexion. Ne faut-il pas approfondir le XXe siècle et la guerre froide pour mieux comprendre l’après-guerre froide, la société internationale des années 90 à la recherche d’un « nouvel ordre international » cher à M. Gorbatchev qui utilisa ce concept le premier en 1987 et qui fut repris par G. Bush pendant la seconde guerre du Golfe en 1991 ? Cette vision sur le long terme nous permettra peut-être de dégager les lignes de force en gestation depuis l’an V de l’unification de l’Allemagne qui occupe le « cœur » du Vieux Continent.
Approfondir le XXe siècle
Le XIXe siècle avait été qualifié de « stupide ». Comment définir celui qui se termine et annonce un nouveau « millenium » ? Sans risque de se tromper on peut dire qu’il fut à la fois tragique et dramatique, sanglant et meurtrier, idéologique et dogmatique.
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