L'auteur nous donne à nouveau son opinion sur ce continent à la fois si proche et si loin de nous, et il la résume par la phrase : « Après la cohabitation coloniale et les chimères de l’indépendance, la délicate rencontre avec les exigences de la liberté ».
Solitude africaine
Ce texte n’entend critiquer ni condamner personne. Il s’est donné pour objet de tenter de cerner la nature et d’apprécier la valeur corrélative de la communication entre l’Afrique et le monde extérieur, depuis les commencements. Par-delà ce qui a pu être reconstitué de l’ère précoloniale, retenu de l’épisode tutélaire, puis constaté depuis le retour à la liberté, les rapports entretenus avec les « autres » par les habitants du continent noir, à l’opposé de ce qu’il est advenu, ici et là, au cours de l’expansion partie de l’Europe, n’ont pas cessé de côtoyer l’équivoque, voire le quiproquo.
Aujourd’hui, les déformations qui gauchissent ces échanges se dégagent désormais sans contraintes. On s’est donc attaché à relever, à l’aide de faits vécus, certains signes révélateurs de cette absence de concordance qui pèse sur le dialogue entre l’Afrique et le reste du monde. Peut-être est-ce en identifiant la texture et les méandres de ce « fil rouge » — ligne de démarcation entre le discours africain et celui des partenaires —, qu’il sera possible, un jour, de trouver les points de recoupement générateurs d’une capacité d’intelligence partagée.
Pour le moment, qu’il s’agisse des réminiscences tenaces de l’épisode colonial, ou des lourds aléas de l’indépendance, les états d’âme de l’homo africanus et l’objet de sa quête demeurent énigmatiques. Seul et incompris, du fait d’un enfermement volontaire ou incontrôlable, est-il voué à être le jouet de son destin ?
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