Nous avons déjà beaucoup évoqué le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et la conférence qui devait permettre de se prononcer sur sa prorogation (ce qui fut conclu). Le sujet est suffisamment d'actualité et suscite tellement de controverses qu'il nous semble utile de continuer de faire connaître les opinions des spécialistes du nucléaire. En conséquence, l'auteur dresse une liste des pays d'Asie-Pacifique ayant exprimé leur position quant à la prorogation du TNP.
Les pays d'Asie et la prorogation du Traité de non-prolifération (TNP)
Des pays d’Asie (1), seule la Chine est officiellement, depuis 1964, un État nucléaire. Certains, comme le Pakistan et l’Inde, sont considérés comme puissances du seuil (le Pakistan aurait vraisemblablement obtenu des matériaux pour sa première bombe en 1986 et a testé un missile à courte portée en 1989 ; l’Inde quant à elle a fait exploser une bombe en 1974), d’autres, comme la Corée posent un problème de classification. La zone Asie, déjà particulière par son étendue et sa diversité, présente d’autres éléments de singularité dans les positions qu’elle a émises lors de la prorogation du TNP.
La grande majorité des pays asiatiques ne possède pas de moyens nucléaires ; certains bénéficient du nucléaire civil (Taiwan, Thaïlande et Japon par exemple), d’autres cherchent à s’en doter (Indonésie). Parmi les pays utilisant l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, certains d’entre eux, Taiwan et le Japon justement, ont officiellement renoncé à un usage militaire (2). Il s’agira donc dans cet article de faire le point sur la position des pays de la zone après la prorogation du TNP, intervenue au mois de mai 1995.
Position des pays asiatiques sous l’ancien TNP
Les signataires du TNP de 1968
Quelques rares pays d’Asie continuent de refuser de signer le TNP ; il s’agit de l’Inde et du Pakistan. D’autres, comme la Chine et la Birmanie, ont signé tardivement (1992), et certains, comme la Corée du Nord, après avoir mis du temps à ratifier le traité (1985), l’ont remis en cause ébranlant par la même occasion le système. La plupart cependant ont généralement accepté de le signer, en s’exprimant au besoin quand ils le pouvaient sur les points sur lesquels ils n’étaient pas d’accord.
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