Les transports d'énergie
Le panorama de l’énergie a subi depuis 1970 de nombreux bouleversements. La position forte de l’Opep et l’augmentation du prix du pétrole avaient alors entraîné des réactions,
l’apparition de nouvelles zones de production — comme la mer du Nord — et des réaménagements des courants commerciaux, les États-Unis perdant leur position de premier producteur mondial. À la suite de ces modifications, la dépendance envers l’Opep a certes diminué, mais la perspective de forte croissance des besoins d’énergie devrait inéluctablement rendre progressivement à l’Opep un rôle accru.
Parmi les évolutions prévisibles, il faut noter une forte croissance démographique, la population mondiale devant atteindre 8 milliards en 2020 et 10 milliards en 2050, particulièrement du fait de la croissance asiatique. Le déplacement des consommations vers l’Asie est un élément majeur, sur lequel les prévisions sont toutefois incertaines. Quel sera le niveau de consommation énergétique d’un Chinois ou d’un Indien : 1, 2 ou 3 tep (1)/habitant, par rapport aux 4 tep du Français ou aux 8 de l’Américain ? De la réponse à cette question dépendra l’importance de l’appel asiatique en direction des ressources du Proche-Orient, en concurrence avec l’Europe. Par ailleurs, la prise en compte de contraintes d’environnement jouera sans doute un rôle accru dans le choix des solutions énergétiques : perception des conséquences possibles d’un effet de serre (jouant en faveur du nucléaire), limitation des émissions de soufre et de particules nécessitant des progrès dans les techniques de combustion, besoin de préparer une relève à long terme par des énergies renouvelables, dont l’impact restera néanmoins faible jusqu’en 2020.
Pour étudier les transports d’énergie, il convient d’évoquer successivement les cas du charbon et de l’électricité, avant de traiter celui des hydrocarbures et des produits pétroliers, qui constitueront encore longtemps l’essentiel (environ 70 %) des transports internationaux d’énergie. Auparavant, il est souhaitable de présenter un état géographique des réserves mondiales et de la situation de la demande, qui conditionnent les flux internationaux (figure 1).
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