Le monde moderne est caractérisé par des flux divers et incessants traversant la planète. De nombreux pays ont établis différentes stratégies afin d’améliorer leur transport de marchandises, vecteur de paix et de développement. La mer, la terre et les airs se prêtent généralement à ce type de besoin, mais l’auteur met en lumière un autre domaine oublié en France (tandis que d’autres réinvestissent massivement), alors qu’il présente de nombreux avantages encore sous estimés : la batellerie.
La batellerie française et l'Europe
« Ne pas pouvoir se tenir en repos dans une chambre », disait Pascal, « c’est la cause de tous nos malheurs ». Parole d’un moraliste, qui du reste la démentait bientôt par l’invention de la « brouette », véritable chaise à porteurs. Il est aussi juste de prétendre que la civilisation a commencé par la fin de l’immobilité. Comme l’a écrit M. Aldous Huxley, au début du « Tour du Monde d’un sceptique », « transporter des fragments de matière d’un point à un autre de la surface du globe, voilà bien toute l’activité de l’homme ». Toute, peut-être pas. Mais, à coup sûr, la plus fréquente.
Si, en effet, les transports ne sont pas tout, ils conditionnent tout. On l’a bien vu, une fois encore, et toute récente, lorsque partis d’une idée politique, les chefs d’État et les ministres ont voulu organiser l’Europe, non plus dans des protocoles ou des recommandations, mais dans la réalité pratique de la vie quotidienne. L’Europe pacifique ne sera point ou bien elle sera, finalement, essentiellement un échange rationnel de marchandises. Et sans l’avoir, peut-être, prémédité, on en est pourtant très vite arrivé, à l’OECE, au Conseil de l’Europe, à la Haute Autorité du pool charbon-acier à créer des comités de transports.
Dans tous les pays du Monde, le trafic des marchandises se partage entre de nombreux moyens de transports concurrents qui sont, par ordre d’ancienneté : la voie d’eau, la piste ou la route, la voie ferrée et l’avion. Il y faudrait ajouter, d’une part le pipe-line et d’autre part, les lignes de transports de force électrique, bien que le transit qu’elles effectuent ne représente pas un déplacement matériel. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la voie d’eau est antérieure à la route. Et dans les pays économiquement peu développés, les fleuves continuent à être les seules, ou les principales, voies de pénétration utilisables.
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