Le Guatemala à la recherche d'une paix viable
Les espoirs de parvenir à une paix solide au Guatemala sont enfin bien réels. Dernier pays centraméricain à connaître un conflit larvé qui oppose les troupes gouvernementales à l’Union révolutionnaire nationale guatémaltèque, l’URNG (1), le Guatemala renoue, à l’occasion de l’élection présidentielle de janvier 1996, avec la légitimité démocratique. Cette situation politique renforce la crédibilité du dialogue de paix relancé par le président Alvaro Arzu Irigoyen.
Le président Arzu, élu le 7 janvier 1996, investi la semaine suivante, fait de la paix la pierre angulaire de son action gouvernementale. Cette volonté clairement affichée et définie dans le programme de gouvernement s’appuie sur une analyse politique réaliste : le président prend acte des accords déjà conclus depuis 1990. Il estime de son devoir d’ancrer leur contenu dans la société en procédant à une réforme de l’État, dont le succès va dépendre de la relance économique. L’enjeu est de taille : tous les pays voisins sont en paix (2) et connaissent des taux de croissance élevés. Cela leur permet de dégager des ressources nouvelles au profit d’une modernisation de l’État et au service d’un développement économique qui contribue à accélérer les efforts d’intégration régionale.
La recherche de la paix est devenue au Guatemala, dans ce contexte général, un défi national, source d’une future cohésion qui se devra de regrouper tous les Guatémaltèques, qu’ils soient d’origine indienne ou européenne, les ladinos, autour d’un projet édifié pour la paix et le développement. Le président Arzu entend le réaliser en favorisant une réconciliation nationale, condition première à une reconstruction de son pays. Il s’agit de faire entrer le Guatemala dans la modernité démocratique qui caractérise l’Amérique centrale des années 90.
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article