L'auteur est le présentateur et le défenseur de l’aéromobilité, c’est-à-dire l’emploi de l’hélicoptère dans les opérations quelles qu’elles soient. Après avoir défini les capacités nécessaires à l’hélicoptère d’attaque, il nous décrit plus spécialement le Tigre, appareil franco-allemand, dont il faudrait s’équiper au plus vite.
L'hélicoptère d'attaque dans les armées modernes. Le Tigre franco-allemand
L’hélicoptère d’attaque (1) est devenu une pièce maîtresse dans la panoplie des moyens mis en œuvre par les armées modernes. Il suffit pour s’en convaincre de relever le nombre d’appareils de ce type en service et en développement dans le monde : une cinquantaine de pays en détiennent aujourd’hui un peu plus de 4 000, ils seront quinze de plus à la fin du siècle ; huit appareils (2) sont en développement pour alimenter un marché évalué à une centaine par an jusqu’en 2010. Autre exemple : en 1990, au sein de l’Otan, seuls les États-Unis disposaient d’hélicoptères d’attaque ; vers l’an 2000, dix membres en seront dotés. S’il en est ainsi, si malgré la réduction générale des budgets de défense les armées s’équipent d’un matériel relativement coûteux, c’est que les capacités offertes par l’hélicoptère d’attaque sont devenues irremplaçables, d’autant que les conditions météorologiques marginales ne limitent plus son emploi comme c’était le cas il y a quelques années encore.
Dans un contexte général de diminution du format des forces, de dilatation des espaces d’engagement et de contraction des délais d’intervention, sa surmobilité, sa puissance de feu, le rythme qu’il permet d’imprimer aux actions, viennent valoriser les interventions terrestres. Sa capacité à être rapidement engagé ou désengagé, jointe à ses qualités intrinsèques, donne au décideur le moyen d’adresser un avertissement politique, de dissuader par une manifestation de force, mais aussi d’intervenir par le feu de façon significative. L’hélicoptère d’attaque est donc indispensable dans la prévention comme dans la gestion des crises.
Si tous les utilisateurs s’accordent sur le rôle de l’hélicoptère d’attaque et donc sur les capacités qu’il doit posséder, ils ne sont pas unanimes sur la façon de les obtenir : polyvalence, spécialisation, chaque formule a ses avantages et ses inconvénients. La France et l’Allemagne ont choisi, avec le Tigre, une voie originale : misant sur le progrès technique, ces pays ont réalisé un système d’arme dont l’efficacité n’est plus dépendante de la quantité de munitions transportées.
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