Pages d'histoire - Un exemple de communauté de défense : l'Armée fédérale de l'Allemagne du Nord (1866-1871)
Le 3 juillet 1866, l’antagonisme austro-prussien vient d’être réglé par la victoire prussienne de Sadowa. Forte du prestige du vainqueur sur son rival, l’Autriche, qu’elle vient d’éliminer d’Allemagne, la Prusse, qui veut réaliser à son profit l’unité allemande, n’a plus devant elle d’adversaire à sa taille.
Pour arriver à ses fins, l’expérience vient de lui prouver l’importance de la force militaire, et elle songe tout naturellement à réaliser sous son égide une fédération des États de l’Allemagne du Nord en créant d’abord une armée commune sous commandement prussien. Elle limite provisoirement ses prétentions d’unification de l’Allemagne, aux États du Nord. Le particularisme des États du Sud, en majorité catholiques, leur grandeur relative ne s’accommodent pas encore, en effet, d’une hégémonie prussienne qu’ils n’accepteront qu’après avoir combattu ensemble en 1870-1871. Néanmoins, ils signent tous avec la Prusse des traités d’alliance qui, dès 1866, mettent leurs armées sous haut-commandement prussien en temps de guerre.
L’Allemagne du Nord — au nord du Main — compte alors outre la Prusse et les cinq États qu’elle vient d’annexer (Hanovre, Hesse électorale, Holstein, Nassau et Francfort) 21 petits États : Saxe, Mecklembourg-Schwerin, Saxe-Weimar, Mecklembourg-Strelitz, Oldenbourg, Brunswick, Saxe-Meiningen, Saxe-Altenbourg, Saxe-Cobourg-Gotba, Anhalt, Schwarzbourg-Rudolstadt, Schwarzbourg-Sondershausen, Waldeck, Reuss branche aînée, Reuss branche cadette, Schaumbourg-Lippe, Lippe-Lubeck, Brème, Hambourg, Hesse grand-ducale pour ses territoires au nord du Main.
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