Le 24 décembre 1994, quatre islamistes algériens membres du Groupe islamique armé (GIA) prennent en otage les passagers du vol d'Air France reliant Alger à Paris. Deux jours plus tard, à l'aéroport de Marseille-Marignane, le GIGN donne l’assaut, écrivant l’une des pages les plus belles de son histoire. Cet article nous permet d’avoir un aperçu de l’organisation du GIGN et analyse avec précision et beaucoup d’objectivité des actions délicates auxquelles cette unité d’élite a participé.
Le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) : missions et représentations
Le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) est présent sur le terrain des actions délicates : terrorisme, révoltes pénitentiaires, arrestations difficiles… Depuis 1974, il s’est illustré dans des faits d’armes variés qui ont secoué l’actualité locale et nationale. Les traces de ces heurts sont le plus souvent dispersées ; elles subsistent dans les chroniques des faits divers, et quelquefois, dans la mémoire collective. Ces histoires opérationnelles découlent d’une histoire institutionnelle, les unes étant indissociables de l’autre.
L’étude de la presse de la période 1974-1994 témoigne des représentations qui sont faites du GIGN. Celles-ci dépendent du style narratif des articles, mais au-delà de la technique d’écriture journalistique, il est significatif d’évoquer la relation que l’unité entretient avec le pouvoir politique ; et si la réussite du GIGN était justement d’avoir évolué hors du champ politique ?
Une histoire institutionnelle
Pourquoi le GIGN ?
Le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale est né en 1974 de la prise de conscience brutale qui a animé les gouvernements occidentaux après les événements dramatiques des jeux Olympiques de Munich, en septembre 1972. Un commando s’est en effet attaqué à des athlètes de la délégation israélienne. La police locale se voit confier la responsabilité de déjouer la prise d’otages, mais devant les caméras qui filment en direct elle fait preuve de son impuissance à éviter le massacre. L’injustice et l’absurdité de cet acte sont à la mesure de l’émotion et du traumatisme des opinions internationales. La menace terroriste devient une priorité dans la hiérarchie des préoccupations de sécurité. Se pose alors la question de savoir quel est le moyen le plus approprié que les autorités vont pouvoir lui opposer ?
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