Politique et diplomatie - Euzkadi
Sur toute l’étendue de l’Union européenne, il n’est pas de question de politique intérieure plus délicate que celle d’Euzkadi, nom que les nationalistes basques, dans leur langue, donnent à leur pays. Même la question irlandaise, qui lui ressemble, n’atteint plus un tel degré de violence, de passion et de contradiction.
Bordé par l’océan sur deux cents kilomètres, le Pays basque a pour limites fluviales l’Adour au nord, l’Ebre au sud, tandis qu’il jouxte la Castille à l’ouest, le Béarn et l’Aragon à l’est. Limites d’autant plus floues que jamais, dans l’histoire tourmentée de la région, elles n’ont été fixées par des textes établis en bonne et due forme.
Ce territoire exigu — vingt mille kilomètres carrés, l’équivalent de quatre de nos départements — est peuplé de plus de trois millions d’habitants, dont les neuf dixièmes dans la péninsule Ibérique ; avec une telle densité, notre pays en compterait plus de quatre-vingts millions. En font partie sept provinces : en France la Basse-Navarre, le Labourd et la Soule ; en Espagne l’Alava, la Biscaye, le Guipuzcoa et la Navarre. Encore le rattachement de cette dernière prête-t-il à contestation car elle n’est pas couverte par l’entité autonome créée par le gouvernement espagnol. Le mot d’ordre nationaliste n’en est pas moins : 4+3 = 1 ; autrement dit : quatre provinces au sud et trois provinces au nord ne font qu’un, arithmétique politique qui ne tombe juste ni à Madrid, ni à Paris où l’on sait bien que de ce côté-ci de la Bidassoa les extrémistes se font appeler Iparretarak, c’est-à-dire « ceux du Nord ».
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