La guérilla : genèse d'une praxis
Devant toute manifestation nouvelle de violence armée, dès lors que sa prolifération et son ampleur sont perçues comme une menace, la tentation est grande d’y voir — dans la confusion des premières analyses — l’apparition d’un nouveau type de conflit. Il en résulte alors presque inéluctablement une codification nouvelle ou tout au moins actualisée du phénomène, au regard quasi exclusif de son intention. Cette tentation est d’ailleurs d’autant plus grande qu’elle n’est pas nouvelle : elle n’a pas manqué, en particulier, de conduire à l’élaboration de nombreux termes décrivant pourtant des phénomènes extrêmement similaires : lutte de partisans, petite guerre, insurrection armée ou guerre révolutionnaire, pour n’en citer que quelques-uns.
Contrairement peut-être aux apparences, le concept de guérilla n’échappe pas à ce mécanisme. Bien au contraire, il en est même un pur produit ; ce qui le distingue en revanche d’autres terminologies peut-être plus orientées idéologiquement, c’est probablement son caractère un peu plus universel.
S’essayer à dégager la genèse du phénomène « guérilla », dont la propagation a gagné tous les continents et toutes les époques, exige auparavant de s’efforcer de répondre à l’inévitable question sémantique : qu’est-ce que la guérilla ? Sans prétendre apporter une réponse définitive à cette interrogation, il est tout de même possible de s’interroger sur le sens du terme lui-même, objet de l’étude étymologique, et sur ses origines, à partir de quelques grands repères historiques, avant d’en préciser le contenu. À cette fin, c’est bien le moins, on recourra largement aux grands dictionnaires, encyclopédies et textes d’illustres théoriciens ou polémologues.
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