Eurosatory 98

Eurosatory 98, exposition internationale de matériels terrestres, se tiendra à Paris-Le Bourget du 2 au 6 juin, d'où ce dossier qui s'ouvre sur l'article de l'ancien ministre de la Défense et actuel président de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l’Assemblée nationale. Lire la suite

  p. 11-13

Les systèmes de forces conçus pendant la guerre froide correspondaient à une logique d’affrontement direct, physique, que la dissuasion nucléaire rendait malgré tout virtuel. Ne rien faire ou disparaître, telle était l’alternative garante de la paix. L’ère ouverte depuis le début de la décennie est radicalement différente. La synthèse des évolutions stratégiques, du projet politique du pays, des évolutions technologiques et de la capacité des sociétés à accepter ici ou à souhaiter, ailleurs, l’emploi de la force, fixe un cadre totalement renouvelé pour la conception des systèmes de forces qui soient les mieux adaptés. L’interdiction de la guerre totale demeure, mais il faut aussi agir pour prévenir ou limiter les conflits, et pouvoir peser, d’une part sur l’ensemble des données, notamment psychologiques, du duel des volontés, d’autre part sur les recompositions géopolitiques en cours, prioritairement en Europe. Lire les premières lignes

  p. 14-29
  p. 30-44
  p. 45-59

La défense a besoin d’une vision stratégique de son avenir. Pour cela, elle dispose du Livre blanc de 1994 et de la loi de programmation militaire de 1996 ; mais les évolutions du contexte sont très rapides : depuis 4 ans il y a eu la décision de professionnaliser les armées, d’arrêter définitivement les essais nucléaires, et de bâtir un nouveau modèle d’armée, de réduire les ressources budgétaires et d’élargir l’Otan. Lire la suite

  p. 60-62

Repères - Opinions - Débats

L'auteur, ancien directeur de la fonction militaire et des relations sociales au ministère de la Défense et ancien chef du contrôle général des armées d’avril 1994 à juillet 1996, aborde, liée au passage à l’armée professionnelle, la question importante de la transmission de l’esprit de défense aux jeunes générations.

  p. 63-72

C’est en tant que responsables, pendant plus de dix ans, du dialogue entre les mouvements de jeunes et les états-majors que les deux auteurs apportent, régulièrement depuis 1995, leur contribution au débat ouvert sur la défense de notre pays. Le vote de la loi portant réforme du service national leur donne une nouvelle occasion de nous faire part de leurs réflexions en ce domaine.

  p. 73-81

Depuis longtemps, l’armée française est appelée la « grande muette » : sobriquet doublement flatteur, car il signifie que les militaires font leur métier à l’écart des passions et qu’ils semblent le faire bien, sinon ils seraient affublés d’un surnom moins aimable. Cependant, ce sobriquet dénonce une double carence, le siècle prochain étant celui de la communication en général et de la professionnalisation des armées en particulier. En outre, la « langue de bois » réputée du militaire est un qualificatif beaucoup moins élogieux car reflétant l’absence de réflexion au sein de l’institution. Le défi à relever n’est donc pas des moindres. Parmi ceux qui sont inhérents à la réorganisation actuelle de notre dispositif de défense, celui de la communication ne doit pas être sous-estimé. Il est même décisif, car le lien armée-nation pourrait être remis en question. Lire les premières lignes

  p. 82-91
  p. 92-100

L'auteur a servi dans les troupes de marine et les parachutistes. De 1995 à 1997, il a été adjoint « opérations » de la 11e dDvision parachutiste. Du 24 mars au 22 juin 1997, il a commandé l’opération Pélican à Brazzaville. Nous présentons son fort intéressant témoignage, dont nous le remercions vivement.

  p. 101-116

Ce texte est une excellente synthèse de nombreuses réflexions que nous avons publiées au fil des ans, et qui démontre une fois de plus que c’est aux Africains à régler leurs problèmes spécifiques. L'auteur présente les nouvelles caractéristiques des conflits et rappelle combien les forces interafricaines d'intervention pour le maintien de la paix sont une solution réaliste et séduisante pour la communauté internationale, voire même une chance pour l'Afrique.

  p. 117-123
  p. 124-129

L’année 1997 a été marquée par des bouleversements importants en Afrique et en Asie orientale, qui ont surpris la quasi-totalité des observateurs politiques. Ces événements majeurs ont souvent été analysés dans la précipitation par de nombreux commentateurs. L'auteur a voulu échapper aux « sirènes de la panique » et prendre un certain recul pour étudier ces transformations qui ont introduit de nouvelles donnes stratégiques et économiques. C’est pourquoi il nous livre ses réflexions sur ces « ondes de choc » qui ont secoué un échiquier géopolitique en pleine mutation.

  p. 130-143

L’Europe souffre d’un décalage croissant entre ses capacités spatiales et le faible usage qu’elle fait des possibilités qu’offre l’Espace, notamment en sécurité. Les avancées de la Conférence intergouvernementale de politique étrangère et de sécurité commune contribueront-elles à faire sortir l’Europe de cette impasse ? L'auteur, titulaire d’un DESS d’analyse des systèmes stratégiques, présente ici son opinion sur cette question.

  p. 144-155

Chroniques

  p. 156-159
  p. 160-171

Il n’y a, a priori, aucune raison pour que l’Union européenne et l’Otan se rapprochent ou, seulement, soient amenées à se concerter. Lire la suite

  p. 172-174
  p. 175-178

Dès les premières heures de son existence, l’aviation militaire a ressenti le besoin de se doter d’une organisation particulière destinée à fournir aux unités aériennes l’ensemble des prestations dont elles avaient besoin pour mener à bien leurs missions. Les « aviateurs » rompaient alors résolument avec les règles communément admises au sein de l’armée de terre et qui prévalaient aux premiers temps de « l’aéronautique militaire ». La structure des bases aériennes s’est ensuite affinée pour revêtir la forme qu’on lui connaît depuis le milieu des années 60 et qui a force de loi aujourd’hui encore. Lire les premières lignes

  p. 179-185
  p. 186-189

Cette année encore, le gouvernement sud-africain vient de présenter un budget de rigueur pour l’année 1998-1999, dans lequel les dépenses sociales et d’éducation occupent une place majeure. Cependant, et c’est là un tournant notable dans la nouvelle politique sud-africaine, pour la première fois depuis huit ans le budget de la défense ne subit pas de baisse, alors que celui de la sécurité intérieure et de la police continue de croître. Cette décision budgétaire intervient dans une situation complexe, mais importante, de l’évolution de la politique de défense de l’Afrique du Sud. Le premier élément concerne la restructuration en profondeur des South African National Defence Forces (SANDF), d’abord pour faire modifier rapidement la représentativité des Noirs, ensuite pour réduire massivement les effectifs et développer un programme de modernisation. Or actuellement, il apparaît que ces objectifs se révèlent fort difficiles à réaliser. Début février 1998, le ministre de la Défense Joe Modise constatait et regrettait la lenteur des efforts de changement dans l’armée depuis la fin de l’apartheid. Il expliquait qu’actuellement 22,5 % des officiers sont noirs, et situait l’importance politique que le gouvernement attachait à ce problème : « Tant que les SANDF ne seront pas totalement représentatives, notre peuple ne les acceptera pas ! ». Lire la suite

  p. 190-192
  p. 193-196

Bibliographie

C’est une véritable somme scientifique que nous présente Maurice Vaïsse dans cet ouvrage, puisqu’il y analyse tous les aspects de la politique étrangère du général de Gaulle, et cela à partir de sources jusqu’à présent inexploitées, parce que non encore à la disposition du public, à savoir les archives diplomatiques de cette période, tant françaises qu’étrangères (en particulier allemandes et américaines) ; et aussi de nombreux comptes rendus d’interviews de grands témoins, conduits par lui-même ou par d’autres, sans parler des mémoires, souvenirs et ouvrages ayant traité déjà du sujet, dont la bibliographie utilisée par lui comporte plus de 400 titres. Lire la suite

  p. 197-199

Alexandre del Valle : Islamisme et États-Unis ? Une alliance contre l’Europe  ; L’Âge d’Homme, 1997 ; 327 pages - Claude Le Borgne

Le titre est explicite. Le sous-titre précise la thèse, islamisme et États-Unis même combat, combat contre l’Europe. Le général Gallois préface l’ouvrage, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz le conclut : on n’est pas ici entre thuriféraires de l’Amérique ou flagorneurs de l’islam. Alexandre del Valle, qui signe son premier livre, est assurément un bon connaisseur de l’islam, qu’il a notamment approché au Liban, et de la langue arabe. Cela donne du poids à son analyse, quelque sévère qu’elle soit. Lire la suite

  p. 199-200

François Thual : Géopolitique de la franc-maçonnerie  ; Dunod, 1994 ; 131 pages - Marc Bonnefous

On ne s’étonnera pas que l’auteur, travaillant sur un tel sujet, s’efforce sans trêve de naviguer entre les écueils. À la fois historien et sociologue, il évite, la plupart du temps, celui du sec répertoire géographique ainsi que celui de la trop abstraite rationalisation. Avec prudence, l’espace d’investigation est délimité dès les premières lignes : s’en tenir aux relations internationales. Le lecteur ne tarde cependant pas à comprendre que, pour tirer plein profit de ce périple, il convient de lire entre les lignes, comme du reste pour tous les ouvrages abordant des sujets brûlants. Lire la suite

  p. 200-201

Yves-Marie Laulan : Les nations suicidaires  ; Éditions François-Xavier de Guibert, 1998 ; 306 pages - Michel Klen

C’est un véritable cri d’alarme que nous lance Yves-Marie Laulan. Dans son dernier ouvrage, cet auteur envoie un message virulent : la civilisation occidentale est en train de sombrer par rupture de ses structures internes. En clair, l’Occident souffre d’une authentique névrose à caractère suicidaire dont on trouvera sans peine la signature dans une démographie exsangue. Pour cet écrivain engagé, nos pays industrialisés périront par implosion démographique, provoquée par la stérilité, voulue ou subie, de la femme occidentale, le sort injuste fait aux jeunes, le souci obsessionnel de la santé et l’effondrement des valeurs « fortes » au profit des valeurs « molles ». Yves-Marie Laulan va même plus loin : face au terrible défi des nations à la démographie galopante, l’Occident en déclin semble avoir accepté avec fatalisme son inévitable marginalisation géopolitique. En résumé, cet économiste qui a servi dans les plus hautes institutions internationales (FMI, Banque mondiale, Otan) soutient une thèse particulièrement audacieuse : le XXIe siècle, tout proche, ne sera certainement pas celui de l’Occident. En fait, il a de fortes chances de ne pas y survivre. Lire la suite

  p. 201-202

« Michel Debré »  ; in Espoir, revue de la Fondation et de l’Institut Charles de Gaulle, 1998 ; 140 pages - Michel Klen

Dans sa revue trimestrielle Espoir, la Fondation Charles de Gaulle a consacré un numéro complet à Michel Debré. Les articles sur l’une des plus grandes figures du gaullisme revêtent un intérêt particulier en raison non seulement de la dimension politique et humaine de l’académicien, mais surtout de l’ampleur de son œuvre accomplie au service de l’État. Résistant, commissaire de la République à la libération du territoire, opposant déterminé à la IVe République, garde des Sceaux activant les travaux préparatoires à la Constitution de 1958, Premier ministre du général de Gaulle pendant la douloureuse épreuve de la guerre d’Algérie, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères puis ministre de la Défense nationale, Michel Debré a été « un phare qui a brillé sur la politique française pendant un tiers de siècle, de 1945 à 1975 ». Cet hommage de Pierre Messmer dans la présentation de l’ouvrage met bien en lumière la place importante qu’a occupée le fidèle serviteur du général de Gaulle dans l’histoire contemporaine de la France. Lire la suite

  p. 203-204

Jacques Weber : La France en Chine (1843-1943)  ; Presses académiques de l’Ouest, 1997 ; 268 pages - Pierre Morisot

De quoi se mêlent ces Nantais du Centre de recherches sur l’histoire du monde atlantique, de sortir ainsi un ouvrage collectif sur la Chine ? On les verrait plutôt tournés vers le trafic triangulaire. Jacques Weber, le chef d’orchestre, délivre d’emblée l’explication : Nantes ne détient pas seulement la clé du casier judiciaire, mais aussi, depuis 1987, d’abondants cartons d’archives diplomatiques, ce qui permet de passer sans vergogne du détroit de Floride à celui de Formose et de se rappeler le goût des porcelaines chez les messieurs du Quai de la Fosse. Lire la suite

  p. 205-206

Pascal Reysset et Thierry Widemann : La pensée stratégique  ; Puf, 1997 ; 128 pages - Pierre Morisot

Ce 3 245e « Que sais-je ? » a donc pour objet de nous entretenir de stratégie, intention louable car le mot est actuellement mis à toutes les sauces, parfois pour le simple « plaisir d’utiliser un terme prestigieux encore empreint de résonances guerrières », alors que désormais « le concept de stratégie déborde largement l’art de la contrainte » et est applicable à bon nombre d’activités qui se déroulent dans un « milieu conflictuel » et suscitent des rapports de « nature dialectique ». Le lecteur bénéficie au départ de définitions précises, succinctes et séparant aussi clairement que possible stratégie et tactique (il trouvera en outre vers la fin du livre des exemples fort pertinents puisés dans l’exercice de la séduction). Lire la suite

  p. 206-207

Revue Défense Nationale - Mai 1998 - n° 598

Revue Défense Nationale - Mai 1998 - n° 598

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mai 1998 - n° 598

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