Le blocus de la Chine
Le 27 juin 1950, aux termes d’une résolution du Conseil de Sécurité qui allait servir par la suite de fondement juridique à l’action des troupes de l’O. N. U., les Nations Unies étaient invitées à fournir à la République de Corée du Sud toute l’assistance nécessaire pour repousser l’agression armée.
La Chine communiste, en apportant aux Nord-Coréens un appui croissant et à peine déguisé en aide de volontaires, ne tardait pas à compromettre le succès des unités de l’O. N. U. En face de cette intervention, l’Assemblée générale de l’Organisation adoptait le 1er février 1951 un projet de résolution, présenté par les États-Unis et amendé par le Liban, qui constatait que le Gouvernement de la Chine communiste s’était livré à une agression en Corée et qui donnait pour mission à un comité, le Comité des Mesures collectives, d’examiner les mesures additionnelles à prendre.
Au cours de la discussion, le délégué polonais, M. Katz-Suchy, intervint pour prédire que si la résolution américaine était adoptée, de nouvelles mesures militaires ne manqueraient pas d’être proposées et, en premier lieu, « des mesures de blocus économique et naval de la Chine ». Prédiction sans grand mérite, car le délégué français, quant à lui, avait laissé entendre sans ambages que, dans le cas où la Chine persévérerait dans son attitude hostile, des mesures collectives deviendraient nécessaires. L’Histoire du dernier quart de siècle nous apprend en effet que les décisions des organismes internationaux n’ont jamais à elles seules suffi à inquiéter un agresseur. La conviction gagnait donc la majorité des États membres, selon laquelle il fallait agir avec fermeté pour donner confiance aux éventuelles victimes de semblables agressions et pour montrer au monde que la nouvelle organisation n’avait pas hérité de la stérilité de la S. D. N. Chacun se rendait compte cependant qu’avec l’emploi de la force armée par une Assemblée internationale pour rétablir la paix, on s’était aventuré sur des sentiers non encore défrichés dont il fallait, avec prudence et en explorateur, dessiner les contours et découvrir les limites : répondre à l’agression chinoise sans étendre le conflit, concilier les exigences de la guerre en Corée et celles du droit des gens, telles étaient alors les préoccupations des chefs militaires et des dirigeants politiques des Nations Unies.
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