Afin de ne pas laisser le lecteur soupçonner l’auteur de cet article d’une trop grande suffisance, Le Petit Robert précise certes qu’est exemplaire ce qui est parfait et édifiant, mais également ce qui doit servir d’avertissement et de leçon. L’opération Pélican répond bien à ces deux définitions puisque, si elle n’était pas la première évacuation de ressortissants réussie par les forces armées françaises, elle possédait certaines caractéristiques propres qui lui ont donné une complexité toute particulière.

Le vendredi 20 juin 1997 après-midi, le dernier Transall décollait de l’aéroport de Maya-Maya à Brazzaville avec les derniers parachutistes français. Mission accomplie : l’opération Pélican était terminée. Malgré l’amertume ressentie devant la mort de leur camarade, le caporal Gilles André du 2^e REP ⁽¹⁾, et les blessures par balles de plusieurs des leurs, les 1 200 « Pélicans », toutes armées confondues, pouvaient être fiers d’avoir sauvé 6 000 personnes, dont 1 600 Français, au milieu d’une guerre civile d’un niveau de violence rarement atteint en Afrique noire, et dans des conditions « techniques » très difficiles imposant aux avions du CFAP ⁽²⁾ une centaine de posers d’assaut. Cette phase humanitaire n’avait duré que quelques longues journées, mais Pélican avait commencé dès la fin du mois de mars, car à cette époque les inquiétudes françaises concernaient nos compatriotes de Kinshasa, capitale de ce qui était encore le Zaïre.

Après un rappel de la chronologie des événements, cette étude tentera d’expliquer les raisons du déclenchement de la crise congolaise, puis évoquera les spécificités de cette opération, avant d’en tirer quelques enseignements personnels.