Avec la professionnalisation des armées et la suspension du service national, le volontariat destiné à apporter un concours personnel à la communauté nationale devrait profiter d’un regain d’intérêt de la part de notre jeunesse. L'auteur, chroniqueur de « Défense en France », a étudié cette question dans un certain nombre de pays étrangers et nous livre ses réflexions fort judicieuses.
Le volontariat : une réalité en pleine expansion
Particulièrement développé dans les pays où n’existe pas (ou plus) la conscription, tels que les États-Unis et la Grande-Bretagne, le volontariat y connaît un regain de faveur. Les gouvernements concernés s’efforcent de l’orienter vers les domaines sociaux les plus variés comme l’éducation, la culture, la santé, l’aide aux personnes âgées, etc. L’Allemagne développe son « année sociale et écologique ». En Espagne, une loi de janvier 1996 met en valeur le volontariat, tandis qu’à l’échelle européenne, un programme pour les jeunes vient d’être présenté. L’Italie est en pleine mutation. À terme, pourrait y être créée « l’armée de la solidarité » : servir le pays ne se ferait plus uniquement dans les casernes, mais dans la santé, les musées, la protection civile, l’environnement, l’aide au développement, etc. Le volontariat des jeunes est ainsi devenu une réalité internationale en pleine expansion. C’est en effet une formule souple convenant aux associations, pouvant être fractionnée pour répondre à des besoins saisonniers ou à des situations d’urgence non couverts par des professionnels, et à même de contribuer à la mise sur pied de « projets innovants », susceptibles de recevoir des participations de fonds publics et privés.
La France, à l’instar d’autres grandes puissances occidentales, va s’efforcer de développer diverses formes de volontariat, dans le prolongement de ce qu’offrent actuellement les formes civiles du service national. La loi du 28 octobre 1997 définit le volontariat comme visant « à apporter un concours personnel et temporaire à la communauté nationale, dans le cadre d’une mission d’intérêt général, et à développer la solidarité et le sentiment d’appartenance à la nation. Les volontariats s’effectuent dans l’un des trois domaines suivants : défense, sécurité et prévention ; cohésion sociale et solidarité ; coopération internationale et aide humanitaire » (1). Dans la troisième partie de la loi (Dispositions diverses), il est précisé, à l’article 8, qu’une loi ultérieure doit définir les conditions d’exécution des volontariats mentionnés à l’article cité ci-dessus. Le champ exact couvert par ceux-ci, ainsi que leurs modalités de mise en œuvre, sont actuellement étudiés au sein des ministères intéressés, notamment au regard des dispositions du programme « emplois jeunes », considéré comme une priorité pour le gouvernement. En seront exclus le volontariat militaire, qui figure d’ores et déjà dans la loi sur le service national, les 15 000 « adjoints de sécurité » remplaçant les policiers auxiliaires et qui font l’objet d’un article spécifique de la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité (2), ainsi que les 10 000 « agents d’ambiance » prévus dans le dispositif de Mme Martine Aubry.
Il a donc paru opportun, à titre d’exemple et de réflexion, de présenter à nos lecteurs les principales formules en vigueur ou à l’état de projet, tant aux États-Unis que dans certains pays d’Europe.
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